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La démocratie et le fascisme

20 septembre 2014, 12:45

« Le fascisme incarne la lutte contre-révolutionnaire de tous les éléments bourgeois unis ; pour ce faire, il ne lui est pas du tout nécessaire et indispensable de remplacer les institutions démocratiques. »

Bordiga 1922

Mussolini en 1921 :

« Il se peut qu’au XIXe siècle le capitalisme ait eu besoin de la démocratie ; aujourd’hui il peut s’en passer ; le processus de restauration de la Droite est déjà visible. Ce siècle s’annonce comme l’antithèse du siècle passé. »

Extraits du discours-fleuve de plus de 2 heures prononcé à Udine par Mussolini devant le Congrès des fascistes du Frioul, le 20 sept. 1922 (à la veille de la "Marche sur Rome") :

« Les choses sont claires : il s’agit de démolir toute la superstructure démocratico-socialiste. Nous aurons un Etat qui tiendra dans ce simple discours : "L’Etat ne représente pas un parti, l’Etat représente la collectivité nationale, il comprend tout, il est au-dessus de tout, protège tout et se dresse contre quiconque porte atteinte à son imprescriptible souveraineté". Voilà l’Etat qui doit sortir de Vittorio Veneto. ...Nous, milices fascistes, devons nous imposer une discipline de fer, autrement nous n’aurions pas le droit de l’imposer à la Nation - or c’est seulement par la discipline de la Nation que l’Italie pourra se faire entendre au milieu des autres nations. La discipline doit être acceptée. Si elle n’est pas acceptée, elle doit être imposée. Nous rejetons le dogme démocratique qui veut que l’on agisse toujours par sermons plus ou moins libéraux : à un moment la discipline doit s’exprimer par un acte de force et de commandement. ... J’en viens maintenant à la violence. La violence n’est pas immorale. La violence est parfois morale. Nous refusons à tous nos ennemis le droit de se lamenter sur notre violence parce que, comparée à la violence commise pendant les tragiques années 1919 et 1920, et à celle exercée par les bolchevistes en Russie, où deux millions de personnes ont été exécutées, deux millions d’autres jetées dans les cachots, notre violence est un jeu d’enfants. D’autre part, notre violence est efficace, parce que, en juillet et août, nous avons obtenu, en quarante-huit heures de violences systématiques et guerrières, ce que nous n’aurions pas obtenu en quarante-huit ans de discours. Donc, quand notre violence résout une situation gangrenée, elle est morale, sacro-sainte, nécessaire. Mais, amis fascistes, notre violence doit avoir un caractère spécifique, fasciste. ... »

Que fera le régime de Mussolini ?

Tandis que des réductions d’impôt aux capitalistes sont accordées, l’État s’attaque au droit du travail et aux syndicats. Le 2 octobre 1925, le Pacte Vidoni, signé par la Confindustria et les représentants du régime fasciste, abolit les syndicats des travailleurs les remplaçant par ceux contrôlés par le fascisme. En 1926, les grèves sont déclarées hors la loi et les travailleurs non inscrits au parti fasciste ne peuvent être embauchés. Le Grand Conseil du fascisme promulgue en avril 1927 la Charte du travail, rédigée en grande partie par Giuseppe Bottai, le sous-secrétaire d’État aux corporations. L’article 7 de cette Charte réaffirme l’efficacité de l’initiative privée, l’État ne devant intervenir qu’en cas de déficience de celle-ci (art. 9). La Charte remplace les syndicats par des corporations, censées dépasser les luttes de classe.

Le Conseil national des corporations est créé en 1930. La loi de 1934 sur les corporations stipule que les délégués des travailleurs seront nommés, et non élus. À côté de ces responsables nommés par l’État, les corporations accueillent des représentants des directeurs d’entreprise.

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