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Guerre et révolution - D’où viennent les guerres, les guerres mondiales, les fascismes et les terrorismes ? De la lutte entre forces bourgeoises ou de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie ?

18 juin 2017, 14:27

« La guerre et la révolution se succèdent souvent dans l’histoire. Dans les temps ordinaires, les masses ouvrières font passivement la dure corvée quotidienne, se soumettant à la force puissante de l’habitude. Ni les contremaîtres, ni la police, ni les geôliers, ni les bourreaux ne pourraient retenir les masses assujetties, si elles n’avaient pas cette habitude – véritable servante du capital. La guerre, qui déchiquette les masses et les massacre, est dangereuse aussi pour les gouvernants, précisément parce que, d’un coup, elle ébranle le peuple en les faisant sortir de son état habituel, éveille avec son tonnerre les éléments les plus arriérés et les plus ignorants et les force à se regarder et regarder ceux qui les entourent. Tout en poussant des millions de travailleurs dans le feu, les dirigeants doivent mettre des promesses et des mensonges à la place de l’habitude. La bourgeoisie embellit sa guerre avec tous les traits qui sont chers aux cœurs magnanimes des masses populaires : guerre pour « la liberté », pour « la justice », pour « une vie meilleure » ! En remuant les masses jusqu’au plus profond, la guerre finit inévitablement par les tromper : elle ne leur apporte que de nouvelles blessures et de nouvelles chaînes. Pour cette raison, la tension des masses trompées, provoquées par la guerre conduit fréquemment à une explosion contre les dirigeants ; la guerre donne naissance à la révolution. C’est ainsi que ça s’est passé il y a vingt ans, au cours de la guerre russo-japonaise : elle a immédiatement accentué le mécontentement du peuple et a conduit à la révolution de 1905. Voilà comment il y a 46 ans en France : la guerre franco-prussienne de 1870-1871 aboutit au soulèvement des ouvriers et à la création de la Commune de Paris. Les ouvriers de Paris furent armés par le gouvernement bourgeois, sous la forme de la Garde nationale, pour défendre la capitale contre les troupes allemandes. Mais la bourgeoisie française avait plus peur de ses prolétaires que des troupes des Hohenzollern. »

Léon Trotsky, Sous la bannière de la Commune

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