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La France, pays de la liberté d’expression ?

2 novembre 2020, 11:34, par F. Kletz

Quand la prétendue « liberté d’expression » signifie : obligation de se taire.

Ou comment la révolution en marche est mise de côté.

Au nom de la liberté d’expression, il faut se taire !

Au cours d’un message à tous les enseignants, le ministre de l’éducation impose un prétendu hommage au professeur d’histoire-géographie et d’éducation civique assassiné Samuel Paty.

Une minute de silence, obligatoire, sous peine d’être fiché par une cellule dénommée « Valeurs de la république »... en clair, au nom de la liberté d’expression, c’est l’obligation de se taire, pendant une minute et surtout de faire taire les élèves !

Pas le droit de s’exprimer : c’est la nouvelle forme de « liberté d’expression » que le ministre de l’Éducation impose... En même temps que les écoles privées non chrétiennes ferment, que des mosquées sont fermées, on demande aux profs de faire taire les élèves et il n’est pas question d’y déroger, d’avoir un autre point de vue !

Il faut se taire et faire taire, et tout cela sous couvert de cette affichée et prétendue « liberté d’expression ».

Non, les caricatures imposées comme un dogme ne sont plus synonymes de liberté d’expression, mais un prétexte pour bâillonner une nation, pour impliquer cette nation dans l’oppression de la différence. Plus personne n’a le droit de dire autre chose que ce que le ministre impose.

Ces caricatures ont servi de paravent, de prétexte, mais ce sont bel et bien des provocations. Ces caricatures existent depuis des années. Elles constituent des provocations infamantes, et il n’y a plus qu’obligation à les défendre ou à être fiché comme un ennemi de la république. Hé bien, non ! nous ne souhaitons pas de cet hommage qui détourne en réalité les véritables causes de la crise sociale et économique que nous connaissons. Nous ne souhaitons pas ce bâillonnage qui se prétend le contraire de ce qu’il est. Nous le refusons. En effet, cet hommage se fonde d’ailleurs sur des choses abjectes. Pourquoi ?

Parce que dessiner un homme à genoux, les fesses en l’air est une manière de le rabaisser... pourquoi ? parce que ce serait le rôle d’une femme d’être à genoux ? oui, c’est bien là-dessus que repose le mépris de l’autre, la dégradation. Toutes les religions et la société capitaliste dégradent la sexualité. Seule la sexualité servant à la reproduction est tolérée dans les religions. Le capitalisme s’adapte à ces discours ainsi qu’à la pornographie qui sert elle aussi à rabaisser la sexualité.

Dans la société capitaliste bourgeoise, être une femme signifie être esclave et objet des hommes. Esclave sexuel, esclave domestique, mariée ou non, la femme est rabaissée dans tous les domaines de la société et le vocabulaire commun est plein d’exemples de cette inégalité et soumission voulue de chaque femme. Le vocabulaire et l’imaginaire sexuels dégradent la condition féminine. La femme est ainsi opprimée régulièrement, chaque jour, chaque heure chaque minute.

Alors pour rabaisser un homme, le prétendu humour de ces caricatures reprend des formes très communes de sexisme et d’homophobie. En effet, si la femme est rabaissée, taxer un homme d’être féminin ou homosexuel sert à le rabaisser. Or, un religieux s’identifie souvent à son prophète ou à son dieu. Dès lors, caricaturer un prophète religieux à partir du sexisme et de l’homophobie ambiantes, sert à rabaisser la religion en question et surtout sert à rabaisser, à choquer le croyant ou le religieux.

Tout ce discours sexiste ambiant dégradant la condition de femme se lie aux vocables homophobes et sexistes et sert à amener la dégradation des hommes. L’égalité est bafouée depuis des années malgré les combats féminins et féministes. La dégradation d’un seul être humain est un véhicule de l’oppression de l’humanité et ces caricatures en utilisent le ferment. Nous sommes pour l’égalité de tous les êtres, et pas seulement en prétention et en droit. Nous sommes pour une égalité économique, sociale, qui servirait à l’émancipation de chacun par l’émancipation de tous.

Nous sommes donc pour la liberté de culte, et nous refusons que la prétendue liberté d’expression servent à bafouer la liberté de culte.

En cela il est important de préciser que la liberté de culte que nous défendons n’a rien à voir avec l’amalgame que l’état français mène sciemment entre religion et terrorisme. Le prétendu terrorisme sert à mener une terreur d’état et à préparer une dictature militaire ou une forme de fascisme, et pas seulement en France. La réaction mondiale aux caricatures montre en effet que tous les pays impliqués s’apprêtent à museler leurs populations respectives pour pouvoir préparer un endoctrinement nationaliste et ainsi préparer les prochaines guerres dans une tension mondiale généralisée.

Guerre mondiale ou multiplications de conflits locaux, cela aboutira à la même boucherie que les guerres du XXe siècle. Ceux qui brûlent les drapeaux français on certainement de fortes raisons de dénoncer les mensonges et le terrorisme de l’état français. Cependant, les dirigeants qui se fustigent entre eux ont le même intérêt face aux provocations véhiculées par les propos du président Macron.

Car les provocations, on peut, si on le souhaite ne pas les relever. Ainsi, de la part des insulteurs ou de la part des défenseurs, ces caricatures servent à imposer des tensions, ou provoquer des tensions entre pays et préparer les opinions nationales à la guerre, au retournement de franges de populations, à faire germer des haines religieuses ou raciales pour détourner des problèmes économiques.

Rappelons d’ailleurs que ces caricatures existent depuis des années et qu’elles n’ont pas abouti auparavant à une tension mondiale de ce niveau-là. C’est bien qu’un contexte différent mène à utiliser ces caricatures pour que les chefs des états impliqués se disqualifient et s’insultent.

Résumons les outils pour les classes dirigeantes pour enfermer bâillonner et empêcher les discours critiques, ou l’expression des désaccords, en vue de l’instauration d’une dictature et de mener le monde à la guerre et au fascisme.

a) Confinement d’un côté pour mettre encore plus en difficulté les entreprises qui arrivaient à fonctionner, en particulier certaines TPE, et ainsi pousser une frange de la petite-bourgeoisie à l’amertume, et à terme au désespoir.

b) Propagande anti-islam de l’autre pour attiser des haines raciales et religieuses ou anti-religieuses. Réaction à ce discours anti-islam pour embrigader les populations musulmanes ou apparentées et répondre à la haine par la haine.

Ces deux axes des gouvernements montrent bien que les préoccupations ne sont en rien la liberté d’expression ou la question de la santé. Ces deux axes servent à masquer la crise majeure du capital et à créer une situation où la crise doit arriver comme cause d’une maladie ou de tensions religieuses et raciales. Pourtant, la crise est bel est bien un retentissement économique d’une économie qui a fait son temps, et qui arrivée au sommet, a déjà préparé son effondrement. Les dirigeants ont tout fait pour ralentir les conséquences de la crise pour les laisser arriver sous l’apparence d’une conjoncture sanitaire et terroriste.

Surtout, c’est la révolution qui pointait son nez sur le devant de la scène qui a été reléguée ainsi au second plan en faisant apparaître Covid et les attentats contre des individus comme des préoccupations de premier plan, comme les problèmes importants de l’heure, alors que le problème de l’heure est de mettre fin à des institutions qui ont fait leur temps.

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