Accueil > ... > Forum 36853

Pourquoi l’Etat français a cessé de surveiller les terroristes affichés, patentés, connus et reconnus qui ont assassiné à Charlie Hebdo et au supermarché casher ?

4 novembre 2016, 04:41

Bernard Cazeneuve assistera, ce jeudi après-midi, à l’inauguration à Marseille de la place Franck Brinsolaro, du nom du policier mort dans l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais ni sa veuve ni sa fille n’ont été invitées. Leur avocat, Me Philippe Stepniewski, ne cache pas son exaspération. Interview.

Ce jeudi après-midi, à Marseille, le ministre de l’Intérieur va inaugurer la place Frank Brinsolaro. Ce policier, qui assurait la protection de Stéphane Charbonnier, plus connu sous le nom de Charb, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, est tombé sous les balles des frères Kouachi le 7 janvier 2015. Mais ni la veuve du policier, Ingrid Brinsolaro, ni sa fille May n’ont été invitées à cette cérémonie. Leur avocat, Philippe Stepniewski ne décolère pas. Interview.

Comment Ingrid Brinsolaro a-t-elle découvert l’inauguration de cette place ?

"Ma cliente a été informée hier [mercredi] en fin de journée, par un journaliste, qu’allait être inaugurée une place Franck Brinsolaro à Marseille. Elle n’a reçu aucune invitation à ce titre, ni pour sa fille, qui est quand même pupille de la Nation ! J’ai appris, du même coup, qu’une messe à la mémoire de Franck Brinsolaro avait eu lieu le 31 octobre dernier dans la Cathédrale de Marseille, en présence de l’archevêque de Marseille. Ni Madame Ingrid Brinsolaro ni sa fille May n’ont été associées à ces cérémonies ! C’est indigne, au regard de cet enfant qui ne connaît pas son père".

Comment votre cliente a-t-elle réagi ?

"C’est très important qu’une ville aussi grande que celle de Marseille rende un tel hommage. C’est très beau et c’est très honorable, nous ne le contestons pas. Mais ne pas associer l’épouse et la fille de Franck Brinsolaro, les deux personnes qui étaient les plus importantes dans sa vie, dans ses dernières heures, c’est quand même assez triste. Vous savez, Ingrid Brinsolaro mène plusieurs combats. Celui, déjà, d’affronter la mort de son mari.

Celui, ensuite, de poursuivre l’éducation de ses enfants. Et puis nous avons une procédure [une plainte déposée en janvier 2016 pour homicide volontaire aggravé par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité, ndlr] pour tenter d’obtenir des réponses à des questions qu’elle n’a pas. Alors cette indifférence et le fait que l’on ne cherche même pas à corriger ces affronts faits à Mme Brinsolaro, à sa fille et à la mémoire, aussi, de Franck Brinsolaro, sont indignes. Sans compter que ce n’est pas la première fois qu’un tel ’oubli’ se produit".

Comment l’expliquez-vous ?

"Je n’ose penser que ces ’oublis’ sont en lien avec les questions que pose Ingrid Brinsolaro à la justice et au ministère de l’Intérieur depuis des mois. Elle ne se sent clairement pas soutenue par les autorités. Au moment de la mort de son mari, elle a eu des réactions, légitimes, qui étaient de chercher à comprendre. Je crois que le fait de chercher à comprendre dérangeait. Ensuite, le fait qu’elle ne soit pas idiote, et qu’elle soit très précise dérangeait encore plus.

Elle a été obligée de déposer une plainte, alors que peut-être que si nous avions eu des réunions avec le ministère de l’Intérieur, nous ne serions pas obligés de le faire. Mais ce qu’on oublie, c’est qu’elle ne fait pas ce combat pour elle-même. Elle le fait pour sa fille, qui dans 15 ou 20 ans voudra savoir".

LIRE AUSSI >> A Charlie, "Franck n’a pas eu les moyens nécessaires" selon la femme du policier

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.