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Luttes de classe en Suisse

19 novembre 2018, 07:11

14 novembre 1918. Au troisième jour de LA Grève générale en Suisse, ses dirigeants ont cédé à l’ultimatum répressif des autorités sans avoir obtenu la moindre concession. Beaucoup de grévistes restent incrédules et ne veulent pas s’en accommoder.

C’est le jour des violences, celui qui voit mourir trois jeunes ouvriers horlogers, Marius Noirjean, Hermann Lanz et Fritz Scholl, victimes de la répression militaire à Granges.

Dès lors, même s’il va bien lui falloir céder plus tard sur des revendications de bon sens, la classe dominante, aidée par l’armée et des gardes civiques, fait régner l’ordre et impose rapidement un récit faussé de ce mouvement social présenté comme une prétendue insurrection bolchévique.

Cette issue de la Grève générale mérite d’être rappelée. La troisième journée de la grève a en effet été chaotique, violente. Si un appel à reprendre le travail avait bien été lancé, c’était seulement à partir du jeudi soir à minuit. Mais la droite et les gardes civiques voulaient que la grève cesse tout de suite.

Dans le Volksrecht du jour, le syndicaliste Ernest Nobs (qui deviendra en 1943 le premier conseiller fédéral, socialiste, ce qui ne change rien à ces propos de 1918) s’est indigné avec verve, dans des termes sans équivoque, de cette issue piteuse imposée à un vaste mouvement social sans le moindre acquis :

"C’est à pleurer ! Jamais une grève ne s’est effondrée si honteusement. [...] Jamais une bataille de cette ampleur n’a été interrompue sans conditions dans des circonstances comparables à celles d’aujourd’hui."

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