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Comment Barcia-Hardy, fondateur de l’organisation française Lutte Ouvrière (ne pas confondre avec David Körner alias Barta, fondateur de l’Union Communiste Internationaliste – parfois appelée Union Communiste) a construit le mythe fondateur de son groupe en présentant comme son oeuvre la grève Renault de 1947

22 octobre 2014, 11:21, par Robert Paris

Aucune organisation syndicale et aucune organisation de l’extrême gauche officielle, pas plus LO que les autres, ne pose ainsi le problème des questions sociales et politiques auxquelles fait face la classe ouvrière. Le socialisme, c’est quand les travailleurs n’attendront plus des réponses d’aucun appareil (étatique, syndical, politique, social, de l’entreprise, etc…) extérieur à eux avant de donner leurs propres réponses et de les mettre en pratique.

Les travailleurs peuvent agir par eux-mêmes sans tous ces appareils. Ils sont capables de prendre l’initiative de l’action, la mener jusqu’au bout sans jamais se laisser impressionner par les appareils. Et agir ainsi ne nécessite pas nécessairement un énorme niveau de combativité, mais seulement une bonne équipe ayant bien confiance les uns dans les autres et ayant expérimenté dans les petits problèmes quotidiens qu’ils étaient capables d’échanger des avis et d’agir ensemble.

C’est ainsi que le prolétariat se constitue véritablement en classe politique et pas seulement revendicative de manière économique, prend conscience de lui-même, de ses buts, de ses capacités, de ses moyens d’organisation et d’action. C’est ainsi qu’il entraîne ses éléments un peu plus hésitants ou un peu moins conscients. C’est ainsi qu’il peut marquer une situation historique, amener un tournant social. Sans cette organisation autonome, même les montées des luttes, même les soulèvements ouvriers ne mènent que dans le mur...

Pour Pierre Bois, un militant révolutionnaire n’était pas d’abord un militant de la lutte mais un militant du socialisme. Le socialisme, ce n’est pas une question que l’on étudierait une fois que la révolution prolétarienne serait achevée mais une question d’actualité immédiate, une vision du monde face au monde actuel, une attitude permanente au sein du prolétariat comme face à tous les problèmes de la société.

C’est aussi pour cela qu’il était indispensable que le militant travaille sans cesse à l’organisation autonome de sa classe, hors des syndicats, même s’il y travaillait aussi dans les syndicats. Le conseil ouvrier, ce n’était pas qu’une question de révolution, de grève, c’est une question de conception face aux hausses de prix, face à l’aggravation des conditions de transport, face aux problèmes de la santé, etc... Dans toutes ces questions, les travailleurs devaient s’organiser en comités et, pour le révolutionnaire, tout comité de travailleurs était un peu le début du soviet...

Pierre Bois rappelait que, malgré tout ce qui sépare le communiste marxiste de l’anarchiste, le révolutionnaire socialiste est toujours un peu un anarchiste (être contre tout Etat avant d’être pour un Etat ouvrier, être contre les appareils syndicaux avant d’être pour utiliser l’arme du syndicalisme avec précaution, être contre les élections bourgeoises avant d’y participer de manière révolutionnaire) et lui déclarait qu’il était fier d’avoir été un jeune ouvrier anarchiste avant d’être trotskyste.

Pierre Bois, nous ne t’oublierons pas. Pas plus que nous n’oublierons le message politique de Barta.

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