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La Voix des Travailleurs de la SNCF

27 janvier 2016, 18:16

Le Canard enchainé révèle le contenu d‘écoutes téléphonique entre la direction juridique de la SNCF et certains salariés avant leur audition, dans le cadre de l’instruction portant sur l’accident de Brétigny qui en juillet 2013 a provoqué la mort de sept personnes.

Jusqu’où « l’accompagnement juridique » de salariés mis en cause dans le cadre d’une enquête judiciaire peut -il aller sans basculer du « côté obscur » ? C’est la question que l’on peut se poser à la lecture de l’article du Canard enchaîné paru ce mercredi sur l’instruction portant sur l’accident de Brétigny de juillet 2013 qui a fait sept morts.

L’hebdomadaire relate les échanges téléphoniques entre la direction juridique de la SNCF et plusieurs cadres, qui s’apprêtent à être auditionnés par les juges d’instruction, placés sur écoutes. L’un d’entre eux aurait ainsi hurlé à son supérieur, « Brétigny, c’est des crevards. Faut tous les foutre dehors ». Mais devant les juges, il est plus lisse indiquant que les salariés ne voulaient plus travailler la nuit pour effectuer les contrôles des appareils de voie mais que cela ne nuisait pas au contrôle du matériel.

À propos de l’état des pièces, notamment les traverses jonctions (TJ)- dont la maintenance aurait été défaillante-, un cheminot déclare au téléphone : « elle est pourrie mais c’est pas la seule...Toutes les TJ de Brétigny sont dans cet état là ». En revanche, devant les juges, il rectifie : « ça ne veut pas dire en dehors des normes, ça veut dire vieux ! ».

L’accompagnement des salariés par la direction juridique a été justifié mardi soir par la direction de la communication de la SNCF : « Elle défend et accompagne ses salariés lorsqu’ils sont mis en cause dans l’exercice de leur fonction. C’est le cas pour l’instruction concernant l’accident de Brétigny ». Mais l’article du Canard enchaîné évoque plus qu’une simple préparation des personnes à affronter des enquêteurs. Une cadre du service juridique, elle aussi sur écoutes, aurait enjoint les cheminots à « ne rien apporter ». Et à propos des normes : « Les normes, moi je les ai jamais évoquées, parce qu’il ne faut pas les évoquer et comme il ne les connaissent pas , ils ne les demanderont pas ».

Enfin, dernière intervention de la direction juridique citée par le journal, une note écrite par un cadre sur l’accident que l’on conseille d’édulcorer. Au lieu de « pour régénerer les appareils en très mauvais état », la conseillère préconise : « on va supprimer en très mauvais état, ça n’ajoute rien. On se doute bien qu’on n’est pas en train de régénérer les appareils neufs. C’est pas la peine d’aller mettre que tout est en très mauvais état. Si c’est saisi par la justice ».

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