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Pour la défense de Yvan Colonna, le berger devenu bouc-émissaire, j’accuse…

21 décembre 2015, 08:06, par Robert Paris

Pour Simeoni, qui est à la tête du conseil exécutif de l’assemblée corse, dorénavant à majorité indépendantiste, la question Colonna n’est pas en débat dans la question de la libération des prisonniers politiques corses. Ce qui est en question, c’est la reconnaissance du fait qu’il y a eu un combat politique corse pour lequel ces hommes ont été jugés et emprisonnés. Pour Colonna, c’est un autre problème : celui d’une erreur judiciaire, même si Simeoni ne le dit pas pour ne pas donner de prétexte au pouvoir afin qu’il refuse la libération des prisonniers politiques corses. Mais, même sans ce prétexte, Valls répond : « Il n’y a pas de prisonniers politiques corses. » Cela n’a rien d’étonnant, sur le terrain de l’étatisme nationaliste français, Valls est en pointe et non en retrait et il n’est nullement prêt à reconnaître que l’Etat français aurait emprisonné injustement quiconque, fût-il corse !!!

Une difficulté de ce procès de l’assassin du préfet Erignac tenait au fait que jeudi 14 octobre 2004, Pierre Alessandri avait rétracté ses aveux, affirmant lors de sa confrontation avec Yvan Colonna, dans le bureau du juge antiterroriste Gilbert Thiel être le tireur qui a abattu Claude Érignac dans le dos. Pour Maître Antoine Sollacaro, avocat d’Yvan Colonna : « La partie civile parlera de « manipulation » ou de « révélations pitoyables ». C’est de bonne guerre. Mais, nous apporterons les éléments d’analyse matérielle qui attestent que la thèse proposée par Alessandri est corroborée par le dossier d’instruction ». Selon lui, dans ce dossier, Yvan Colonna n’a pas sa place sur la scène de l’assassinat : les témoins décrivent deux personnes identifiées comme étant Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, à proximité du préfet. Et, Maître Sollacaro de rappeler : « Ceux qui ont assisté au procès se souviennent de la question du juge Van Ruymbeke : « Mais où était donc Colonna ? ». Et Maître Sollacaro de conclure : « Dans un dossier similaire de droit commun, Colonna serait déjà dehors. Il n’y a pas d’élément matériel et plus de mise en cause. Mais, nous ne sommes pas devant une juridiction indépendante. Se repose le problème d’un procès équitable, l’État agissant à travers la famille Érignac ».

Marie-Ange Contart raconte comment, le 6 février 1998, elle a échangé un regard avec l’homme qui était en train d’achever le préfet Érignac. Le récit de cette très belle brune aux cheveux courts et au port de tête altier, croupière au casino d’Ajaccio, du fait de sa singulière puissance évocatrice, ressemble à une séquence de film au ralenti.

La voici assise à côté de sa mère, laquelle conduit la voiture qui s’engage rue Colonel-Colonna-d’Ornano, venant du cours Napoléon. On entend des détonations, on pense à des pétards tirés par de jeunes sots. Tout de suite, Mlle Contart remarque un homme brun. L’auto le dépasse et se trouve à présent au niveau d’un restaurant. Claude Érignac gît sur le trottoir, mais son corps est invisible depuis l’habitacle. Marie-Ange Contart voit un second individu tirer en direction du sol et manipuler son arme, elle trouve cela insolite.

Tandis que la voiture continue sa lente progression, la passagère accroche le regard de l’assassin. Elle le décrira ainsi : la trentaine, 1,70 m environ, blond cendré, la raie au milieu, une barbe naissante de la couleur des cheveux, qui lui paraissent naturels, un visage fin, de petits yeux enfoncés, un regard perçant, une bouche fine et étirée, des plis entre le nez et la commissure des lèvres. La mère et la fille s’éloignent. Quelques minutes plus tard, en regardant la télévision, elles comprendront qu’elles viennent d’assister à un crime.

Ce témoin n’a pas varié depuis 1998. Quand, en 2003, Yvan Colonna est arrêté, on lui demande si elle reconnaît en lui le tueur de la rue Colonel-Colonna-d’Ornano. « Non », affirme-t-elle sans hésiter. « J’ai eu de gros soucis à partir de ce moment, explique-t-elle. Les policiers sont devenus agressifs, mon appartement a été visité, j’ai été suivie, mise sur écoute… » Paranoïa ? Quoi qu’il en soit, la jeune femme, entendue auparavant à de multiples reprises, refuse désormais de collaborer pleinement. Elle s’en tient au principal : l’homme qu’elle a dévisagé le 6 février 1998 n’est pas le berger de Cargèse.

Pas un seul des témoins oculaires ne l’a reconnu, d’ailleurs comme le tueur du préfet.

Et pourtant, la justice française n’a nullement l’intention de revoir un jugement entaché d’une telle injustice !

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