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Luttes de classes en Mauritanie

8 février 2015, 07:19

A L’ATTENTION DE LA JEUNESSE ET DES HOMMES DE BONNE VOLONTE DE TOUTES LES FORCES VIVES DE LA DIASPORA

Il y a 54 ans que nous avons célébré notre accession à l’indépendance. La grande question de la cohabitation continue de tarauder l’esprit du Mauritanien soucieux de l’unité nationale.
Le régime actuel du président Mohamed Ould Abdel Aziz est le fruit d’une succession de séismes de la scène politique Mauritanienne nés de plusieurs coups d’état militaire de 1978 à 2008. Les premières élections présidentielles ont été organisées en 1992 après l’instauration du multipartisme et de la liberté de la presse en 1991. La démocratisation des institutions devait permettre la garantie de la souveraineté, de l’égalité devant la loi, de la résolution des problèmes des inégalités sociales, de la gestion de façon transparente des biens de l’état, de la liberté d’expression et du choix, de la lutte effective contre la corruption et les pratiques de l’esclavage, de la parité et j’en passe. En somme, elle devait permettre la naissante d’une nouvelle nation démarrant sur de nouvelles bases. La devise, l’honneur de tous préservée, la fraternité maintenue et la justice mise en valeur, devait éclairer les voies aux Mauritaniens de demain et particulièrement à la jeunesse.
Observons-nous ce résultat aujourd’hui ?
Après 1992, d’autres coups d’état militaire vont polluer le paysage politique Mauritanien en contribuant à son déséquilibre à tous les niveaux. Le processus de démocratisation ayant été mal entamé, les populations s’y retrouvent complètement confuses, manquant ainsi de lui restituer sa valeur. La démocratie nous a été imposée, pour notre bien à ce qu’on nous fait croire. Quoi qu’il en soit, elle nous a tués en fin de compte. Les populations n’y ont pas été préparées. Ses bases ne leur ont pas été suffisamment enseignées. Sa culture ne leur a pas été développée. Ces populations ont manqué de temps pour s’y adapter. Cette démocratie a plutôt fait des ravages au sein de la société et des familles. Les inégalités sont, à ce jour, constatées. Les richesses de l’état restent mal gérées et pillées. L’élite s’approprie les biens. Les comptes ne sont pas soumis à un contrôle. Les fonds font l’objet de détournements au vu et au su de tous. La liberté d’expression n’est pas totale. Les manœuvres de corruption s’intensifient partout au point que les populations demeurant maintenues dans la plus grande servitude et dans une abjecte pauvreté, deviennent tributaires des pots-de-vin pour survivre. Les espoirs d’une liberté du choix se brisent et ceux de cohabitation et de l’unité s’amenuisent. S’agissant de parité, le pourcentage de représentativité des noirs au sein des hautes instances de l’état reste toujours très bas. J’omets à chaque fois d’en arriver à ce constat mais c’est un fait. La volonté de « BEYDANISATION » du système est une parfaite réussite. C’est un vrai système de népotisme, ségrégationniste, raciste et esclavagiste qui construit ses idéaux sur les principes d’un système d’apartheid qui s’adonne à un partage du pouvoir qui maintient les noirs au plus bas niveau de l’échelle sociale. Pire encore, le système se livre de nos jours à une politique d’épuration ethnique par les toutes nouvelles technologies d’identification par l’empreinte digital à travers un recensement biométrique qui est en passe de transformer des milliers de Mauritaniens en apatrides. Les appropriations foncières continuent de priver bien des gens de leurs terres. Ce n’est que la continuité d’un projet qui est né en 1989 avec la déportation des noirs vers le Sénégal voisin lors du conflit sénégalo-mauritanien. La Mauritanie devient aujourd’hui une sorte de laboratoire où toutes les expériences sont permises pour tester notre niveau de passivité. J’avoue que la barre est très haute dans ce sens. Quand à notre chère devise, l’honneur des noires est bafoué. Les rêves d’une fraternité intercommunautaire ou raciale (Arabo-berbères et Négro-Mauritaniennes), et interethnique (Soninké, Pular, wolof, Harratins, Bambara et maures) n’ont jamais été ou presque pas été réalisés ou réalisables. La « Justice », quant-à elle, reste ouvertement injuste.

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