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Réponse à Robin Goodfellow sur la signification de la crise actuelle du système capitaliste

19 septembre 2014, 07:34, par Robert Paris

La Chine serait beaucoup plus dynamique sans avoir les mêmes difficultés que les USA ou l’Europe ? Pas du tout : la Chine fonctionne avec un Etat beaucoup plus interventionniste, c’est tout.

Pékin prépare un nouveau plan de relance pour soutenir son économie. La banque centrale chinoise va accorder un montant total de 500 milliards de yuans (62,8 milliards d’euros) de liquidités aux cinq principales banques du pays, relevait le Wall Street Journal, mardi 16 septembre.

Ces plans de relance, mis en place par les autorités publiques, sont les réponses au ralentissement de l’économie chinoise. Depuis le fameux plan de 500 milliards de dollars de 2008, en pleine crise internationale des "subprimes", le gouvernement chinois s’inquiète sérieusement de ce fléchissement, avec une croissance du PIB qui était supérieure à 9% jusqu’en 2011 pour n’atteindre plus que 7,7% en 2012 et 2013.

Depuis l’été 2014, de nouveaux chiffres ne cessent de tomber, pour mettre en évidence un ralentissement de la production industrielle et des ventes au détail, pour une croissance du PIB inférieure à 7,5% prévue pour l’année 2014. Afin de limiter l’ampleur de ce ralentissement, l’objectif numéro 1 du gouvernement est d’encourager le développement de l’infrastructure nationale, avec ces dernières années un essor important du secteur ferroviaire et de la construction immobilière. Il cherche également à stimuler la consommation des ménages afin que le pays devienne moins dépendant des exportations.
Les 500 milliards de yuans de liquidités offertes aux 5 grandes banques commerciales sont dans le droit prolongement du prêt accordé par la Banque centrale à la China Development Bank en juillet dernier. Il ne s’agit pas tant ici de relancer l’économie que d’éloigner les risques de crise du système bancaire. Depuis le milieu de l’année 2013, ce secteur se confronte à de sérieuses crises de liquidité, avec des montées très dangereuses des taux de refinancement interbancaires.

La volonté des autorités serait que le pays dépende moins de ses exportations en élargissant la taille du marché intérieur. En considérant que la consommation des ménages ne correspond qu’à 35% du PIB, l’un des taux les plus bas au monde, alors que l’investissement frôle les 50% du PIB, il risque effectivement d’y avoir un problème si les exportations ne sont plus suffisantes pour absorber la production excédentaire.
Or, depuis 2007, l’excédent commercial ne cesse de chuter, et n’atteint que 3% du PIB en 2013, contre 9% en 2007. Il y a un ralentissement économique international, et une hausse du coût de la main-d’œuvre chinoise, cela pèse sur la compétitivité de ses exportations. Il est impératif de pouvoir compter davantage sur la demande intérieure. D’où la réforme du système de protection sociale menée depuis le début de la décennie 2000, la hausse des salaires et notamment celle du salaire minimum, ainsi que les encouragements divers du gouvernement en faveur de l’activité économique interne.
Toutefois, il n’est pas certain que cela soit suffisant. De nombreux secteurs d’activités sont de plus en plus confrontés à des problèmes de surproduction, et surtout à des capacités de production oisives atteignant parfois 50% de l’ensemble des capacités. On peut craindre que l’augmentation des salaires ne pèse encore plus sur la compétitivité internationale de l’appareil productif chinois, et qu’une partie de l’activité encouragée aujourd’hui ne soit purement spéculative (cas de la bulle immobilière).

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