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L’émergence de l’homme, parmi les hominidés, une conséquence… du communisme des chasseurs-cueilleurs !

29 avril 2014, 18:31

Rosa Luxemburg poursuit :

Et c’est ainsi que la réaction contre les théories sur le communisme primitif s’est faite la plus vigoureuse. Des historiens de la civilisation comme Lippert et Schurtz, des théoriciens de l’économie politique comme Bûcher, des sociologues comme Starcke, Westermarck et Grosse sont aujourd’hui d’accord pour combattre avec ardeur la théorie du communisme primitif, et en particulier les idées de Morgan sur l’évolution de la famille et sur le règne autrefois souverain de la constitution familiale avec son égalité des sexes et sa démocratie générale. M. Starcke, par exemple, dans sa Famille primitive, de 1888, traite les hypothèses de Morgan sur les systèmes de parenté de « rêve sauvage », « pour ne pas dire délire ». Même des savants plus sérieux, comme le meilleur historien des civilisations que nous possédions, Lippert, partent en guerre contre Morgan. Se fondant sur les rapports superficiels et vieillis de missionnaires du XVIIIe siècle, sans aucune formation économique et ethnologique, ignorant complète. ment les prodigieuses études de Morgan, Lippert décrit les relations économiques chez les Indiens d’Amérique du Nord, ceux mêmes dont Morgan a, mieux que personne, pénétré la vie et l’organisation sociales. Il y voit la preuve que chez les peuples chasseurs en général il n’y a aucune organisation commune de la production, aucun souci de la totalité et de l’avenir, qu’il n’y règne au contraire qu’absence, de toute règle et de toute pensée.

Lippert reprend, sans aucune critique, la déformation stupide que fait subir aux communistes existant effectivement chez les Indiens, l’œil européen borné des missionnaires ; ainsi, par exemple, quand il cite l’histoire de la mission des frères évangélistes chez les Indiens d’Amérique du Nord, oeuvre de Loskiek, datant de 1789 : « Beaucoup d’entre eux (des Indiens d’Amérique), dit notre missionnaire remarquablement informé, sont si paresseux qu’ils ne plantent rien eux-mêmes, mais se fient à ce que d’autres ne peuvent refuser de partager leurs provisions avec eux. Comme de cette façon les plus travailleurs ne jouissent pas plus de leur travail que les oisifs, ils plantent de moins en moins, avec le temps. Que survienne un hiver rigoureux, la neige épaisse les empêche d’aller à la chasse, et une famine générale se produit facilement, entraînant souvent la mort de beaucoup d’hommes. La détresse leur apprend alors à se nourrir de racines et d’écorces d’arbres, en particulier de jeunes chênes. » Et Lippert ajoute aux paroles de son garant - « Ainsi, par un enchaînement naturel, la rechute dans l’insouciance antérieure a entraîné la rechute dans le mode de vie antérieur. » Dans cette société indienne où personne ne « peut refuser » de partager ses provisions avec d’autres et dans laquelle le « frère évangéliste » construit de toutes pièces et avec un arbitraire manifeste l’inévitable division en « travailleurs » et « oisifs » selon le modèle européen, Lippert prétend trouver la meilleure preuve contre le communisme primitif : « A un tel niveau, la génération âgée se soucie encore moins d’équiper la jeune génération pour la vie. L’Indien est déjà très éloigné de l’homme primitif. Dès que l’homme a un instrument, il a la notion de possession, mais limitée à cet outil. Dès le plus bas niveau, l’Indien a cette notion ; dans cette possession primitive, tout élément de communisme est absent ; l’évolution commence par le contraire. »

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