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Révolution à Kiev ou guerre des blocs ?

3 mars 2014, 12:33

Entraînée par la crise en Ukraine, la Bourse de Moscou a gravement chuté lundi 3 mars à l’ouverture des marchés en Russie. Les deux indices de la place financière moscovite, le Micex et le RTS, dégringolaient respectivement de 5,89 % et 7,08 % vers 7 h 15. Au même moment, le rouble atteignait des records historiques de faiblesse, l’euro dépassant 50 roubles, réagissant à la décision inattendue de la Banque centrale russe de relever son taux directeur à 7 %, contre 5,5 % auparavant, en raison de l’apparition de « risques pour l’inflation et la stabilité financière ».

L’aggravation des tensions en Crimée ce week-end – qui pourraient déboucher sur l’un des plus graves conflits entre les pays occidentaux et la Russie depuis la guerre froide –, a également pesé sur l’ouverture des Bourses en Asie. A la pause de la mi-journée, l’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes de la Bourse de Tokyo perdait 1,75 %. Vers 4 h 30 heure française, Hongkong cédait 0,71 %, Séoul 0,87 % et Sydney 0,63 %, limitant ainsi leurs pertes par rapport aux débuts de séance.

Le yen, considéré comme une valeur refuge en cas de crise, s’est par ailleurs apprécié. Autre facteur à la baisse pour les Bourses asiatiques, la contraction de la production manufacturière chinoise en février, la plus forte depuis sept mois, selon l’indice définitif publié lundi par la banque HSBC, qui confirme le ralentissement de la deuxième économie mondiale.

La brusque montée des tensions en Ukraine a en revanche dopé les cours du pétrole. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril gagnait 1,15 dollar à 103,74 dollars en milieu de matinée à Singapour, tandis que le baril de brent de la mer du Nord à même échéance s’appréciait de 1,43 dollar à 110,50 dollars.

« Pour le moment, nous avons tous les yeux rivés sur l’Ukraine, sur la situation en Crimée [...]. Je crois que, pour les jours à venir au moins, ce facteur éclipsera tous les autres, a déclaré Desmond Chua, analyste chez CMC à Singapour. Etant donné que l’Ukraine se situe dans la chaîne d’approvisionnement du brent, la prime de risque a augmenté, poussant vers le haut les prix [du brut]. »

L’Ukraine n’est ni un producteur pétrolier majeur ni un gros consommateur, mais le pays occupe une position géographique stratégique pour le transport des hydrocarbures russes, soulignent les analystes de la division matières premières chez JP Morgan. Ainsi, plus de 70 % du gaz et du pétrole russes passe par l’Ukraine, et l’Europe représente 90 % des achats du pétrole russe.

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