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2014, année de l’amiante en France : dix tués par jour sans condamnation, est-ce un crime d’Etat ?

18 février 2014, 15:59

Pendant de nombreuses années, les industriels ont utilisé l’amiante, un matériau résistant à la chaleur, à la tension ou encore pour son pouvoir absorbant. Outre être performant, il était également peu onéreux pour les employeurs. Mais le matériau s’est également avéré être toxique, provoquant des maladies du système respiratoire et/ou génital.

Celles-ci peuvent se déclarer bien des années après l’avoir inhalée. Le 11 mai 2010, le préjudice d’anxiété a été reconnu par la Cour de Cassation. Elle a estimé que les salariés ayant travaillé dans une entreprise « pendant une période où y étaient fabriqués ou traités l’amiante ou des matériaux contenant de l’amiante, se trouvaient par le fait de l’employeur dans une situation d’inquiétude permanente face au risque de déclaration à tout moment d’une maladie liée à l’amiante ».

Cette inquiétude, tous l’ont en tête. « J’ai des angines toute l’année » raconte ainsi Nicole Beuvain. « Je contrôlais la matière sur les chaînes. J’ai perdu mon papa d’un cancer de la plèvre. Il a beaucoup souffert », confesse Pascale Lambard. D’autres employés voient leurs copains s’en aller peu à peu.

Aujourd’hui, seuls 35 établissements sont classés « amiante » en Picardie par les autorités. En ce qui concerne Rieter, seul le site de LaChapelle-aux-Pots est concerné par cette classification. Pourtant, pour certains anciens salariés, le site d’Ons-en-Bray aurait dû l’être aussi. « Nous aussi, nous avons travaillé avec de l’amiante. Ils ont même payé des mécaniciens pour qu’ils "désamiantent" le site tout un week-end. Ceux-ci avaient des combinaisons », confient certains d’entre eux, sous couverts d’anonymat. Malgré la non-inscription, ils tenteront d’obtenir toutefois gain de cause devant les tribunaux.

Dans le Beauvaisis, les anciens salariés de Bosch et Honeywell ont entamé collectivement des procédures. Les ex-Rieter s’apprêtent ainsi à faire de même. « Un combat légitime » selon M e Barbara Vrillac, avocate installée à Pont-Sainte-Maxence, qui a suivi près de 1 200 dossiers sur cette thématique. « Seules des grandes entreprises ont été listées. Quid des petites et moyennes entreprises ? Il n’y a pas de différence face aux risques. Il y a aussi eu les intérimaires ou encore les sous-traitants. Il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas des oubliés de l’amiante », souligne-t-elle encore.

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