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Les femmes révolutionnaires dans la Révolution française

19 février 2013, 21:04, par abraham

"Elles vont ainsi se mobiliser pleinement, en mai-juin 1793, contre les Girondins, demandant leur mise en accusation et l’épuration des administrations. Elles participent directement à l’insurrection des 31 mai et 2 juin, qui pousse la Convention à décréter l’arrestation de vingt-neuf députés girondins. Durant toute cette période, leur club constitue l’une des principales forces du mouvement révolutionnaire, à l’origine directe de nombreuses initiatives.

L’écrasante majorité des députés n’en continue pas moins à ne pas se poser le problème des droits politiques des femmes (à de rares exceptions près comme Guyomar ou Romme). La Constitution adoptée le 24 juin 1793 ne leur accorde toujours pas le droit de vote. Ce qui n’empêche pas un grand nombre de femmes, lors du référendum de ratification de la Constitution, de venir voter et prêter serment, elles aussi, manifestant dans les faits, une nouvelle fois, leur refus d’être exclues de la nation.

Elles se regroupent donc, dans plusieurs villes, pour voter l’acceptation de la Constitution et rédiger des déclarations à l’adresse de la Convention : "Les citoyennes ont aussi le droit de ratifier un acte auquel elles ont si efficacement concouru. Les droits de l’homme sont aussi les nôtres", affirment les républicaines de Beaumont. Tandis que les citoyennes de la section du faubourg Montmartre regrettent que "la loi les prive du droit précieux de voter".

Un sentiment d’injustice

Ces femmes ont le sentiment légitime d’avoir contribué à la victoire du mouvement révolutionnaire et de représenter une force importante. Ce sentiment de leur force rend l’injustice d’autant plus flagrante. Cela éveille des interrogations, suscite des remises en cause... Cette prise de conscience, si elle reste encore minoritaire, n’est plus limitée, comme au début, à quelques individus isolés. Il ne s’agit pas d’un mouvement organisé, mais d’un débat diffus qui traverse la plupart des clubs et nombre de sociétés populaires.

Début juillet 1793, des citoyennes de la section des Droits de l’homme affirment par exemple qu’elles ne veulent plus être considérées comme des "êtres passifs et isolés", relégués dans la "sphère étroite de leur ménage".

Durant tout l’été et l’automne 1793, les militantes des clubs vont continuer à intervenir directement dans le champ politique. Mais ceux qui viennent de s’assurer le pouvoir grâce à l’appui du mouvement populaire cherchent maintenant à endiguer celui-ci...

Sous l’impulsion de ses dirigeantes, Claire Lacombe et Pauline Léon, le Club des citoyennes républicaines révolutionnaires se rapproche des positions des Enragés. Dans une pétition, le 26 août, ce club dénonce "les prévarications sans nombre qui ont lieu dans les ministères", l’"anarchie et le règne des Intrigants", les "scélérats qui sont à la tête de nos armées". Les signataires demandent aux députés de destituer tous les nobles et les administrateurs coupables et de créer des tribunaux révolutionnaires. Un peu plus tard, le Club se prononce pour le contrôle et la responsabilité des agents de l’Etat, et pour un exécutif placé sous le contrôle direct du peuple organisé dans les sections. Cette conception de la démocratie directe va susciter l’hostilité croissante du gouvernement et des grands clubs masculins."

La lutte contre toutes les oppressions sociales et l’exploitation capitaliste constitue l’alliance entre les forces les plus révolutionnaires de la société et les perspectives du prolétariat révolutionnaire

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