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Une évolution linéaire et continue d’homo erectus à homo sapiens sapiens ?

13 avril 2018, 08:00, par Robert Paris

Une belle histoire de l’homme – Que nous apprend l’ADN sur l’homme de Néandertal de Céline Bon :

« Madame Néandertal fricotait-elle avec Monsieur Homme moderne (et inversement) ? Oui, nous disent les paléontologues ! Comment le sait-on ? Grâce à l’ADN… Néandertal nous est étroitement apparenté ; son ADN ressemble huit à neuf fous plus au sien qu’à celui des chimpanzés, nos cousins. En fait, l’ADN de Néandertal est un peu plus proche de celui des Hommes modernes non africains que de celui des Africains. On peut en déduire que des Néandertaliens se sont unis aux ancêtres des Asiatiques, Amérindiens, Océaniens et Européens, il y a 50.000 à 60.000 ans, donnant naissance à quelques centaines de descendants fertiles. Les deux espèces ont cohabité durant peut-être cinquante siècles et leur métissage a contribué à environ 1,5% du génome des non-Africains. Néandertal a légué aux Eurasiens une vingtaine de gènes, qui interviennent notamment dans la formation de la kératine, une protéine des cheveux et de la peau, et dans les défenses immunitaires… Cependant, des gènes intervenant dans la dépense d’énergie, la répartition des poils sur le corps et la stature générale sont spécifiques de Néandertal, en comparaison de l’homme moderne. C’est le cas de plusieurs gènes qui contribuent au développement de la colonne vertébrale. Ils indiquent que Néandertal avait une courbure de reins peu marquée. De même, le gène MC1R, qui intervient dans la pigmentation de la peau et des cheveux, est inactivé chez certains Néandertaliens… Chaque génome est pour moitié d’origine paternelle et pour moitié d’origine maternelle : en comparant les chromosomes paternel et maternel, il est possible de connaître la diversité génétique de la population à laquelle ils appartenaient. Or, cette diversité est trois à quatre fois plus faible chez les Néandertaliens que chez les humains modernes (Cro-Magnon et nous-mêmes). Un Néandertalien de l’Altaï est même issu de croisements consanguins proches, comme entre un oncle et sa nièce, ou un demi-frère et une demi-sœur. Les Néandertaliens formaient donc probablement une population de petite taille ou étaient répartis en plusieurs groupes qui se fréquentaient peu. L’homogénéité génétique qui en a résulté les a peut-être rendus plus vulnérables aux microbes pathogènes que Cro-Magnon apportait ou aux changements environnementaux. Voilà qui pourrait expliquer leur disparition, il y a environ 40.000 ans d’après les dernières datations. »}

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