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Une évolution linéaire et continue d’homo erectus à homo sapiens sapiens ?

22 janvier 2018, 11:09, par Robert Paris

Publiant leurs travaux dans PLoS Genetics, des chercheurs allemands et américains ont pu dater (approximativement) le dernier passage de gènes entre Néandertal et l’Homme anatomiquement moderne. Ils confirment que ces croisements ont eu lieu lorsque le second est sorti d’Afrique pour coloniser l’Eurasie, où il a rencontré le premier. Des recherches antérieures ont mis en évidence, chez les Eurasiens actuels, des traces génétiques issues de l’Homme de Néandertal, attestant d’accouplements anciens entre les deux espèces. La rareté de ces gènes néandertaliens chez les Africains actuels laissait supposer que ce phénomène s’était produit au moment ou Homo sapiens, sortant d’Afrique vers -70 000 à -50 000 ans, avait rencontré au Moyen-Orient son cousin Néandertal. Cependant, il existait aussi une deuxième possibilité. Cet épisode pouvait également avoir eu lieu bien plus tôt, il y a plusieurs centaines de milliers d’années, alors que les ancêtres de chacune des deux espèces cohabitaient encore en Afrique. Lles croisements n’auraient alors concerné qu’une partie de la population sapiens, celle ayant par la suite quitté le continent noir. Pour en avoir le cœur net, des chercheurs de l’Université de Harvard (Massachussetts) et de l’Institut Max Planck (Allemagne) ont estimé à quand remontait le dernier ancêtre commun aux Néandertaliens et aux Européens modernes. Pour ce faire, le Dr Sriram Sankararaman et ses collègues ont mesuré la longueur des fragments d’ADN communs aux deux génomes, et tenu compte de la réduction de taille des gènes qui, à chaque génération, survient lors de la recombinaison chromosomique. En effet, plus les gènes sont anciens, plus ils ont eu le temps de ‘raccourcir’. Résultats : Néandertaliens et Hommes modernes auraient eu leur dernier échange génétique il y a entre 37.000 et 86.000 ans, une fourchette de dates qui corrobore la première des 2 hypothèses, celle du métissage hors d’Afrique il y a quelques dizaines de milliers d’années ‘seulement’.

Alors que de plus en plus de preuves génétiques du croisement entre les homo sapiens et les néandertaliens sont découvertes, leurs ossements restent désespérément muets. Une étude sur deux espèces de singes d’Amérique Centrale montre que l’hybridation entre primates donne ici des individus qu’il n’est pas possible de distinguer à l’œil nu. Seul leur ADN permet de révéler leurs origines. Pourquoi ne trouve-t-on pas de traces physiques de l’hybridation entre les homo sapiens et les hommes et femmes de Neandertal ? Cette question reste la plus vive au sujet de la dernière époque où plusieurs espèces du genre homo ont coexisté. Si la génétique a montré de bonnes preuves, l’étude des ossements n’a pour l’instant rien donné. Pour cause une étude, publiée le 7 décembre dans American Journal of Physical Anthropology, indique grâce à deux espèces de singes hurleurs qu’il risque d’être compliqué de découvrir et d’identifier un individu hybride autrement que par son ADN.Entre 1998 et 2008, des populations mexicaines et guatémaltèques de singes hurleurs à manteau, alouatta palliata, et de singes hurleurs du Guatemala, alouatta pigra, ont été soigneusement étudiées par une équipe de l’université du Michigan. Ces deux espèces se sont différenciées il y a trois millions et ne se retrouvent en contact que dans une petite zone partagée dans l’État de Tabasco où des mélanges de population ont lieu.Des hybrides que l’on ne distingue pas à l’œil nuPar analyse génétique, 128 individus hybrides ont pu être identifiés grâce à leur ADN mitochondrial ou nucléaire. Ces singes ont un ADN qui reste pourtant loin d’être réparti équitablement, il est toujours extrêmement proche d’une seule des deux espèces. Visuellement, il est impossible aux chercheurs de distinguer ces hybrides des autres."Ces résultats impliquent que les caractéristiques physiques ne sont pas toujours fiables pour identifier les individus dont les ancêtres étaient des hybrides, conclu Liliana Cortés-Ortiz de l’université du Michigan. Du coup, il est possible que l’hybridation ait été sous-estimée lors de l’étude de fossiles humains."Le génome de l’homme de Neandertal a enfin été séquencé en 2010, ce qui avait permis aux chercheurs de constater qu’1 à 4 % de l’ADN des hommes modernes provenait bien de ce lointain cousin, disparus il y a 30 000 ans. Reste à savoir si cela est bien dû à des croisements car, comme l’affirment certains chercheurs, une telle reproduction n’aurait eu qu’un succès statistiquement très faible.

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