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Une évolution linéaire et continue d’homo erectus à homo sapiens sapiens ?

30 juillet 2017, 14:28

Le chimpanzé est notre plus proche cousin. Il est à ce titre un modèle de comparaison idéal pour tenter de comprendre les mécanismes qui ont présidé le développement des fonctions propres à la lignée humaine. Dès les années 70, 10 remaniements chromosomiques de grandes tailles sont décrits en comparant les chromosomes humains et de chimpanzés et quelques comparaisons ponctuelles de gènes font suspecter un taux de divergence génétiques faible entre les 2 espèces. Suite au séquençage du génome humain en 2001, et du génome du chimpanzé en 2005, une analyse comparative « globale » de l’ensemble des deux génomes a pu être réalisée. Cette analyse publiée dans la revue Nature en 2005, conclura à un taux de différence nucléotidique de 1,23%, comme initialement suspectée. Ce sont ces 1% qui ont fait le titre de nombreux journaux et sont tombés dans le domaine de la vulgarisation comme « nos 1% de différences génétiques ».

Toutefois, ce pourcentage n’est valide que pour les régions du génome qui sont partagées entre l’homme et le chimpanzé, il ignore complètement les régions présentes uniquement chez l’une des 2 espèces. La différence génétique due aux délétions et aux insertions a été évaluée à ≈3% au moins, portant à ˜4% le taux de différences génétiques si on considère le nombre de nucléotides. Ce pourcentage de substitutions ne tient pas compte non plus des régions présentes en nombre de copies différent dans le génome des 2 espèces, que l’on appelle duplications et qui pourraient vraisemblablement jouer un rôle non négligeable dans nos différences entre autres par la création de nouveaux gènes. En 2006, sur 22000 gènes étudiés, une équipe rapporte que 1418 chez l’homme n’ont pas leurs équivalents chez le chimpanzé, en d’autres termes que 6,4% des gènes humains sont spécifiques à l’homme. Si l’on regarde maintenant le pourcentage de différence au niveau des séquences protéiques, 70-80% des protéines étudiées divergent entre l’homme et le chimpanzé, mais de seulement 1 ou 2 acides aminés dans la majorité des cas. L’ADN « codant » (exprimé en protéines) ne représenterait que 1,5% de notre séquence d’ADN, l’importance fonctionnelle des 98,5 % restant a été largement sous estimée car moins bien connu, appelé à tort ADN poubelle, il contiendrait notamment des séquences régulatrices et des ARN régulateurs non traduit en protéines. Ainsi, les pourcentages exprimant nos différences exprimés en nombre de nucléotides, en gènes ou en protéines, ont tous leur intérêt mais ne sont pas additionnables, rendant parfois les choses confuses si l’on ne précise pas de quelle unité de pourcentage il s‘agit. D’un point de vue fonctionnel, des différences d’expression entre les gènes de l’homme et leur équivalent chez le chimpanzé ont été mises en évidence grâce à la technologie des puces à ADN. Parmi ces différences identifiées entre 2 génomes, toutes n’ont probablement pas joué un rôle dans nos différences avec le chimpanzé. Un certain nombre de gènes susceptibles d’avoir influencé l’évolution de la lignée humaine ont été identifiés.

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