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L’homme est-il supérieur à l’animal ?

19 décembre 2016, 13:10

La prétendue supériorité de l’homme n’est certainement pas numérique. Le monde est toujours – et l’a toujours été – dominé par les bactéries, malgré la fin symbolique de l’« âge des microbes » il y a environ 1,2 milliard d’années. Non pas parce que les bactéries auraient cessé d’exister, ni parce que leur prédominance aurait diminué, mais plutôt parce que, dans notre myopie, nous sommes poussés à accorder davantage d’importance aux grands organismes multi cellulaires survenus ultérieurement. Selon certaines recensions, 4 animaux sur 5 sont des nématodes (vers ronds). Ensuite viennent les insectes qui sont environ quatre milliards pour chaque être humain… Le monde a vu défiler nombre d’extinctions de masse. La diversification de la vie suivant chacun de ces événements a été relativement rapide. Et la « radiation adaptative » de chaque nouvelle espèce a engendré des formes inédites dont beaucoup d’entre elles, différant des lignées ancestrales, se sont multipliées après avoir survécu à une précédente extinction. Les petites créatures à l’allure de musaraigne qui se faufilaient sous les pattes de dinosaures, vers la fin du Crétacé, différaient beaucoup des ours des cavernes, des mastodontes et des baleines, tous constituant leur descendance à l’âge des mammifères. Le même phénomène concerne les reptiles ayant survécu, il y a quelque 250 millions d’années, à l’extinction survenue à la fin du Permien et qui avait anéanti 90 % de la faune maritime et 70 % des espèces terrestres : eux non plus ne laissaient prévoir en rien leurs descendants, c’est-à-dire les ptérosaures, les dinosaures, les mammifères et les oiseaux.

Dans La vie est belle : les surprises de l’évolution, Stephen J. Gould, disparu depuis, avait fait valoir que le hasard, ou la contingence comme il l’appelait, a joué un grand rôle pendant les transitions majeures de la vie animale. On peut discuter de l’importance relative du fortuit dans l’histoire de la vie, et cela reste toujours un sujet controversé. Cependant, quand Gould affirme que nous sommes peu capables de prédire le succès évolutif des lignées actuelles au-delà d’une extinction à venir, il nous donne une leçon d’humilité face à la complexité des transitions dans l’évolution.

Alors que la possibilité existe, comme beaucoup en ont émis l’hypothèse, que les fourmis nous arrachent le contrôle de la Terre, nous ne pouvons qu’imaginer de quoi les descendants de ces fourmis dominantes auront l’air.

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