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Planète des sans papiers

31 août 2014, 21:48

Le parquet de Bobigny l’a fait savoir le 23 août, le décès a été provoqué par "asphyxie due à une régurgitation gastrique". Mais plus d’une semaine après le drame, les circonstances de la mort d’Abdelhak Goradia dans un fourgon de police le transférant du Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes (Val-de-Marne) à l’aéroport de Roissy restent plus que floues.

Pour exiger la vérité, pour soutenir la famille de cet Algérien de 51 ans et pour interpeller l’opinion publique sur la situation des "prisonniers" du centre, la coordination parisienne des sans-papiers (CSP 75) organise ce vendredi à 14 heures un rassemblement place de la République à Paris. De là, plusieurs personnes partiront en direction du CRA où ils devraient rester jusqu’à 19 h 30.

"Il est de notre devoir de dénoncer le plus fortement possible ce qui vient d’arriver à Abdelhak Goradia, insiste Sissoko Anzoumane, porte-parole de la coordination parisienne des sans-papiers. Il est certain qu’il s’est passé quelque chose de pas clair dans le fourgon de police. S’il y a eu des violences policières, il faut que cela se sache et que des sanctions très sévères soient prises". Le 21 août dernier, les fonctionnaires étaient venus chercher Abdelhak Goradia à 18 h 30 au CRA pour le conduire à l’aéroport de Roissy où il devait embarquer sur un vol trois heures plus tard direction l’Algérie. Il ne reverra jamais son pays d’origine, ni ses proches qui vivent tous en France. "Des policiers ont d’abord dit qu’il avait eu une crise cardiaque. La justice a finalement dit la vérité, reste à savoir pourquoi cet homme s’est mis à vomir dans le fourgon et pourquoi il n’a pas survécu " poursuit Sissoko Anzoumane.

Plusieurs témoignages publiés mardi dans Mediapart donnaient des précisions sur la succession des événements. Un Chinois du CRA dit avoir entendu des "cris ", "comme une bagarre ". Cédric Caste, policier du syndicat Unité Police SGP-FO indique, lui, que "comme Abdelhak Goradia était assez virulent, les policiers de la Cotep (Compagnie des Transferts, Escortes et Protections NDLR) se sont mis à quatre ou cinq pour l’entraver. Ils ont écarté une lame de rasoir. Ils ont protégé sa tête avec un casque de boxe et l’ont allongé dans le fourgon, entravé aux mains et aux pieds". Selon le fonctionnaire, ce n’est qu’en arrivant à Roissy que ses collègues auraient réalisé que l’Algérien " était bleu ". Rien n’explique à ce jour le " gros bleu au niveau du nez ", le " bleu sous l’œil gauche, " les bosses et un creux au niveau du crâne " décrits sur le site de Mediapart par Houari Goradia, un des neveux d’Abdelhalk Goradia, après son passage à l’Institut médico-légal ".

Le 22 août, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait fait savoir qu’il souhaitait "que l’enquête judiciaire permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique ". Toute la lumière ou toute l’obscurité ?!!!!

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