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La force des travailleurs, c’est leur nombre, disent certains militants qui se prétendent pourtant révolutionnaires et marxistes…

20 septembre 2013, 07:23, par Robert Paris

L’organisation Partisan-Voie prolétarienne s’adresse aux travailleurs de PSA Aulnay :
« Vous vous êtes battus mieux que des lions. Les grévistes d’Aulnay et tous ceux qui les ont soutenu ouvertement ou discrètement ont défendu les intérêts ouvriers contre la dictature des patrons. La lutte a vaincu la fatalité et a permis de redresser la tête et d’engager la résistance. Toute la classe ouvrière combative de France et d’ailleurs s’est reconnue dans votre lutte pour l’emploi, contre la fermeture des usines : le soutien politique et financier de plus de 900.000 euros ont été immenses. Partisan-Voie prolétarienne, à la mesure de ses forces a participé activement à ce soutien. Vous avez montré de quoi la classe ouvrière est capable : même un nombre limité de grévistes actifs et courageux peut tenir en respect un patronat assoiffé de profit. .. Il a fallu s’organiser collectivement pour résister et agir contre le patronat – la force des ouvriers c’est leur nombre quand ils sont organisés ! … Beaucoup de grévistes l’ont dit : « Si TOUS ensemble on s’était battu, on aurait gagné ! »

Mais organisés comment ? Dans les syndicats ? Comme ils l’étaient à Aulnay ? …

Soyons nombreux aux manifestations du 9 octobre !
Soyons nombreux à la manifestation du 13 juin

Le 12 octobre et après
Soyons encore plus nombreux dans la lutte

Nombreux à Marseille

Orléans et Loiret : toujours aussi nombreux
Et toujours les « occasions » des journées d’action pour y être nombreux à montrer mais quoi ?

Dans le CLT intitulé Le prolétariat international, la seule classe capable de mettre fin au capitalisme et à l’exploitation !

« C’est bien le prolétariat – c’est-à-dire l’ensemble des travailleurs salariés – qui est en passe de devenir, de façon absolue, la classe la plus nombreuse sur la planète… Quelques chiffres : dans les trente dernières années, selon le BIT, aux Philippines, le nombre de travailleurs industriels a doublé, passant de 2,6 à 5 millions ; de même au Mexique, de 6,5 à 11,2 millions ; en Indonésie, il a triplé, passant de 6,7 à 19,2 millions.
Et c’est bien sûr la Chine qui représente, si ce n’est en pourcentage mais en nombre absolu d’ouvriers, l’évolution la plus spectaculaire : si l’industrie en Chine employait 20 millions de travailleurs en 1960, 77 millions en 1980, ce qui n’était déjà pas rien, le chiffre serait aujourd’hui quelque de 210 millions ! C’est deux fois plus que dans tous les pays riches réunis….
Tout d’abord, la baisse du nombre de travailleurs dans le secteur industriel, dans les pays riches, n’est pas si énorme qu’on voudrait nous le faire croire : de 1980 à 2009, elle oscille, selon les pays, entre 5 et 18%. Ce dernier chiffre concerne les États-Unis, ce qui n’empêche pas ce pays de compter encore pas moins de 24 millions d’ouvriers d’usine ! En France, sur cette période, la baisse a été de 5%, le nombre d’emplois industriels passant de 6,1 à 5,7 millions.
En plus, ces chiffres sur les effectifs de l’industrie sont à manier avec des pincettes. Les statistiques contribuent largement à sous-estimer le nombre réel de travailleurs de ce secteur – et les patrons eux-mêmes ont contribué à cet effort, en externalisant de très nombreuses tâches qui étaient, auparavant, exécutées en interne. Ainsi, dans le passé, les tâches d’entretien, de contrôle, de nettoyage, de logistique, etc., étaient assurées par des salariés de l’usine, qui entraient donc dans la catégorie des salariés de l’industrie. Aujourd’hui que ces tâches sont exécutées par des sous-traitants, les salariés de ces sous-traitants, qui n’ont pas changé de métier mais seulement de bleu de travail, deviennent des employés de services ! Il est bien sûr impossible de savoir combien de travailleurs de l’industrie sortent ainsi des statistiques, mais on peut probablement faire confiance à un porte-parole de la très patronale Fédération des industries métallurgiques de Grande-Bretagne, qui déclarait il y a quelques années dans le Financial Times : « L’industrie manufacturière crée une large portion de l’industrie des services en sous-traitant ses activités. (...) L’industrie pourrait représenter jusqu’à 35 % de l’économie - au lieu des 20 % généralement acceptés - si elle était mesurée en faisant usage de définitions statistiques appropriées. »
Alors certes, le prolétariat ne se limite pas aux ouvriers d’industrie ; mais il est absurde et mensonger de prétendre que celui-ci aurait disparu ou serait en passe de disparaître… S’il est invisible pour ceux qui sont aveuglés par leurs préjugés de classe, le prolétariat est donc bien une classe sociale toujours plus indispensable au fonctionnement de la société, toujours plus nombreuse, toujours plus implantée à l’échelle mondiale…. Alors oui, le monde a changé depuis Marx – et la classe ouvrière a changé. En mieux, par certains aspects : la classe ouvrière des pays riches est aujourd’hui bien plus cultivée, c’est-à-dire bien plus apte à acquérir des idées qu’elle l’était au 19e siècle. Et celle des pays pauvres, est plus nombreuse, plus concentrée, plus en contact avec le progrès technique, qu’elle l’a jamais été. Et ce qui n’a certainement pas changé, c’est que le prolétariat est plus que jamais au cœur de la production et de l’exploitation, et par là-même il reste la seule classe capable de changer le monde – et ça, tant que le capitalisme existera, cela ne disparaîtra jamais !
Oui, le monde bouge, des usines ferment ici et s’ouvrent ailleurs, certaines productions apparaissent et d’autres disparaissent, les centres de gravité de la production se déplacent. Et alors ? Lorsque la production des calèches a presque disparu pour faire place à celle des automobiles, les militants révolutionnaires n’ont pas pleurniché, mais sont allés s’implanter dans les usines d’automobiles ! »

Ne pas pleurnicher ne suffit pas, relever le nombre de travailleurs dans le monde non plus.

La Chine, ce n’est pas seulement le nombre de travailleurs mais les luttes, leur caractère. Pas un mot de cela dans le CLT de Lutte Ouvrière...

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