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Les Roms, nouveaux Juifs de l’Europe !

20 octobre 2014, 19:41

Le campement des Coquetiers à Bobigny, où vivent plusieurs centaines de Roms, sera expulsé « dans les quarante-huit heures », confie à Libération Didier Leschi, préfet délégué pour l’égalité des chances auprès du préfet de Seine-Saint-Denis. En plein milieu des vacances scolaires. Ce bidonville, l’un des plus anciens du département, est devenu emblématique des tensions entre les pouvoirs publics et les associations de défense des populations roms.

Son existence a fait irruption dans le débat à la suite d’un événement dramatique, la mort de la petite Melisa, 7 ans, dans l’incendie du bidonville en février. Quelques semaines plus tard, lors de la campagne municipale, le candidat UDI, Stéphane de Paoli, promet, s’il est élu, de fermer un site qu’il juge insalubre et dangereux. Installé dans le fauteuil de maire en lieu et place du Parti communiste (au pouvoir depuis 1944), il s’empresse de passer aux actes. Il engage une procédure accélérée pour faire reconnaître le caractère illicite de l’occupation des terrains municipaux, et obtenir une évacuation dans les plus brefs délais.
« Il a misé sur le fait que tout le monde était en vacances »

Le tribunal de grande instance de Bobigny, compétent en la matière puisque les terrains occupés n’ont pas d’utilité publique, rend sa décision le 2 juillet. Soulagement dans le camp de Roms : le tribunal rejette la demande du maire. « Mais cinq jours après, Stéphane de Paoli a envoyé un nouvel huissier sur le campement… Et mi-août, il a pris un arrêté d’expulsion, faisant fi de la décision du tribunal. Il a misé, j’imagine, sur le fait que tout le monde était en vacances », raconte l’avocate Tamara Lowy.

Elle dépose aussitôt deux référés devant le tribunal administratif pour bloquer cet arrêté. Rejetés. Le maire peut donc légalement faire appel à la préfecture pour mener l’expulsion. « Fin août, la préfecture disait dans une interview au Parisienqu’elle attendrait un jugement sur le fond avant de procéder à une expulsion, rappelle l’avocate qui se dit aujourd’hui « atterrée ». « Ils ont déjà oublié ? »

Dans le détail de la prise en charge, une dizaine de familles disposant de « revenus stables » ou de « CDI », ont obtenu un logement social dans le département, selon les autorités. Moins selon les associations. « Et de toute façon, certaines y avaient le droit depuis plusieurs années », rétorque Véronique Decker, la directrice de l’école primaire Marie-Curie de Bobigny. Cette défenseure des Roms ajoute que le diagnostic a laissé beaucoup d’habitants sur le carreau, près d’une soixantaine de familles, « qui vont se retrouver à la rue à la veille de l’hiver ».

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