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Le rôle des syndicats dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du sud

19 février 2018, 08:26

La campagne contre la corruption a permis de faire chuter le président Zuma, dictateur et corrompu à la botte des trusts et de le remplacer par Ramaphosa, bien plus corrompu, aussi dictateur sans doute mais sûrement encore plus vendu aux capitalistes !

Ramaphosa a commencé sa carrière politique à la tête du plus grand syndicat d’Afrique du Sud, le Syndicat national des mineurs, et a été élu secrétaire général de l’ANC en 1991.
Ce fut une période de transition brusque. Des sections importantes du capital sud-africaine et international ont reconnu que le régime d’apartheid et son système de lois discriminatoires n’étaient plus viables dans les conditions de la mondialisation économique et que des changements étaient nécessaires.
De plus, on craignait de plus en plus, dans les conditions d’un mouvement croissant de la classe ouvrière, qui menaçait d’exploser en une lutte révolutionnaire, que la stabilité même du régime capitaliste ne soit directement menacée. D’où la nécessité d’effectuer un changement d’en haut afin de parer une explosion d’en bas.
La décision a été prise d’organiser le changement de régime et de porter l’ANC au pouvoir, tout en assurant l’enrichissement d’une minuscule couche supérieure d’une classe capitaliste noire.
Ce programme a été mis en œuvre avant tout par l’ANC sous la direction de Nelson Mandela avec le soutien crucial du Parti communiste sud-africain stalinien, qui a apporté son plein soutien à « l’autonomisation économique des Noirs ».
Le rôle joué par l’ANC représentait la réalisation de son programme, explicitement fondé sur la théorie stalinienne des deux étapes, renonçant à l’introduction du socialisme et soutenant qu’une bourgeoisie noire non-européenne devait arriver au pouvoir.
Au sein de l’ANC, Ramaphosa a joué un rôle central dans cette opération politique et a été richement récompensé pour ses services, devenant l’un des hommes les plus riches de l’Afrique du Sud post-apartheid avec un capital net estimé à 675 millions de dollars. C’est un ancien président du géant sud-africain des télécoms MTN et a des intérêts dans des sociétés et des banques dans le pays et à l’étranger.
Le rôle de classe de Ramaphosa, ainsi que l’ANC, le Congrès des syndicats sud-africains et le syndicat National Mineworkers, a été écrit dans le sang en août 2012 quand il a joué un rôle direct dans les événements qui ont conduit au massacre des mineurs de la société Lonmin à Marikana.
À l’époque, Ramaphosa détenait 9 % des parts de Marikana et exigeait que les autorités prennent des mesures contre ce qu’il qualifiait d ’« actes criminels manifestement ignobles » des grévistes – un appel qui fut écouté lorsque les forces de sécurité ont abattu des grévistes et en ont blessé 78 autres.
Une enquête de blanchiment, la Commission Farlam, organisée sous le président Zuma, a innocenté Ramaphosa et d’autres dirigeants politiques de toute responsabilité pour les tueries.
L’élévation de Ramaphosa à la présidence, ce représentant accompli de « l’autonomisation économique noire » et de ses soutiens dans le capital financier international, souligne davantage la nécessité pour la classe ouvrière sud-africaine de rompre complètement avec l’ANC et son programme capitaliste et entreprenne la tâche de construire un parti socialiste révolutionnaire pour parvenir à son émancipation.

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