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Quand le nouveau secrétaire général de la CGT est en train de préparer avec la bourgeoisie la manière de faire passer en douce la privatisation de la SNCF

7 septembre 2015, 08:10, par R.P.

Selon Lepaon, les salariés de Moulinex acceptaient leur plan social et leur licenciement !!!

C’était faux !!!

Lire ici

Lepaon, instrument du DRH Alfred Sirven ? Lire ici

Après l’annonce par la société de son insolvabilité il y eut une agitation considérable parmi les ouvriers. Les syndicats organisèrent le blocus de plusieurs usines en Normandie, mais tentèrent principalement d’empêcher l’extension des grèves et autres actions, tandis que les cadres, les créanciers et l’Etat français se mettaient à la recherche d’« acheteurs » qui feraient l’affaire. Les deux candidats finalement choisis furent SEB et la société Fidei, connue seulement pour le fait qu’elle fut engagée dans le rachat de la compagnie aérienne AOM, il y a quelques mois et qui aboutit à de nombreuses suppressions d’emplois.

Les syndicats déployèrent leur énergie à soutenir l’offre de Fidei, une solution qui, selon eux, sauverait 1.000 emplois de plus que le rachat version SEB. Selon des articles de presse, ce dernier ne fut jamais une option sérieuse, mais les syndicats avancèrent cette option comme « l’alternative » qui sauverait des emplois. Il est utile de noter qu’en 1988 Moulinex avait déjà été racheté par ses employés et fut géré conjointement par les syndicats, la direction et d’autres actionnaires importants.

Le 23 octobre, le tribunal de Commerce de Nanterre nomma SEB comme il fallait s’y attendre comme le repreneur de Moulinex. Les syndicats prirent alors certaines mesures pour empêcher que des matériels et des machines ne soient déménagés de certaines usines et les piquets de grève qui bloquaient les usines furent renforcés. Alors que les travailleurs s’aperçurent que les emplois étaient perdus et que les usines allaient fermer, les protestations devinrent plus virulentes et plus désespérées. Le 14 novembre, alors que des milliers de personnes défilèrent contre les fermetures à Caen, la plus grande ville de Normandie, des pneus empilés furent mis à feu devant certains bâtiments publics et des oeufs pourris furent lancés contre les voitures de police.

C’est alors que les syndicats placèrent au centre de leur « lutte » le paiement de l’indemnité de licenciement supplémentaire. Le blocus des usines, comme ils l’appelaient, devint un moyen de faire pression à cet effet sur les nouveaux patrons à la table de négociation, mais SEB, soutenu par le Medef, l’organisation patronale, refusa de payer, expliquant que ceci relevait de la responsabilité du gouvernement.

Des travailleurs commencèrent à déchirer leurs cartes d’électeurs pour indiquer qu’ils se sentaient abandonnés par les partis politiques et qu’ils ne voteraient plus. Sans stratégie politique indépendante toutefois qui ferait avancer leur lutte, l’opposition aux licenciements ne mena qu’à la frustration. Dans une des usines menacée de fermeture, à Cormelles-le-Royal, près de Caen, des tonneaux remplis de substances explosives furent placés autour des bâtiments en menaçant de les faire sauter.

La direction et les syndicats voulaient à tout prix faire cesser le mouvement et la semaine dernière toutes les parties négociantes s’entendirent sur les indemnités supplémentaires. Celles- ci s’échelonnaient de 30.000 francs pour ceux qui avaient moins de deux ans d’ancienneté à 80.000 francs pour ceux avec plus de 25 ans d’ancienneté - à peine assez pour survivre pendant un an. Le 23 novembre, les syndicats signèrent l’accord renfermant des arrangements inférieurs aux revendications initiales. Les ouvriers reçurent leurs lettres de licenciement peu après.

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