Stephen Jay Gould a consacré un remarquable ouvrage (L’Éventail du vivant. Le mythe du progrès) à réfuter l’idée de progrès dans l’histoire de la vie. Il s’appuie entre autres sur le fait qu’il existe toujours des représentants actuels de phylums « simples » apparus à des périodes plus anciennes, et qui rencontrent encore un succès évolutif remarquable. Ainsi les poissons, apparus bien avant les mammifères et plus « simples » qu’eux, constituent plus de la moitié des vertébrés. Et que dire des bactéries et des unicellulaires, qui forment l’essentiel de la biomasse de la planète ! Autrement dit, plus de complexité ne laisse en rien présager un plus grand succès évolutif. Sans compter que chaque lignée évolue, comme nous l’avons vu, tantôt en se complexifiant, tantôt en se simplifiant. Gould propose de l’évolution des lignées l’image de la marche de l’ivrogne qui, longeant un trottoir d’un pas mal assuré, finit par tomber dans le caniveau. Est-il intrinsèquement attiré par le caniveau ? Non, sa démarche est erratique… S’il se heurte au mur, il repart de l’autre côté ; mais si par hasard il arrive au caniveau, il y tombe. De même, le vivant ne peut jamais se simplifier en deçà d’un minimum, mais peut « tomber » dans des niveaux d’une complexité accrue.
Stephen Jay Gould a consacré un remarquable ouvrage (L’Éventail du vivant. Le mythe du progrès) à réfuter l’idée de progrès dans l’histoire de la vie. Il s’appuie entre autres sur le fait qu’il existe toujours des représentants actuels de phylums « simples » apparus à des périodes plus anciennes, et qui rencontrent encore un succès évolutif remarquable. Ainsi les poissons, apparus bien avant les mammifères et plus « simples » qu’eux, constituent plus de la moitié des vertébrés. Et que dire des bactéries et des unicellulaires, qui forment l’essentiel de la biomasse de la planète ! Autrement dit, plus de complexité ne laisse en rien présager un plus grand succès évolutif. Sans compter que chaque lignée évolue, comme nous l’avons vu, tantôt en se complexifiant, tantôt en se simplifiant. Gould propose de l’évolution des lignées l’image de la marche de l’ivrogne qui, longeant un trottoir d’un pas mal assuré, finit par tomber dans le caniveau. Est-il intrinsèquement attiré par le caniveau ? Non, sa démarche est erratique… S’il se heurte au mur, il repart de l’autre côté ; mais si par hasard il arrive au caniveau, il y tombe. De même, le vivant ne peut jamais se simplifier en deçà d’un minimum, mais peut « tomber » dans des niveaux d’une complexité accrue.