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Les répercussions de la révolution d’Octobre en 1917-1919 en Pologne et en Hongrie

28 novembre 2017, 07:32

Je pense, camarades, que la marche réelle de la révolution prolétarienne en Russie et, jusqu’à un certain point en Hongrie, est une des causes les plus sérieuses de la sous-estimation des difficultés de la lutte révolutionnaire et de la victoire en Europe. Nous avons eu chez nous, en Russie, une bourgeoisie historiquement arriérée, politiquement débile, assujettie au capital européen et ayant de faibles racines politiques dans le peuple russe. D’autre part, nous avons eu un parti révolutionnaire avec un long passé de travail souterrain, éduqué et trempé dans les combats et qui a profité consciemment de toute l’expérience de la lutte révolutionnaire européenne et universelle. L’état des paysans russes, par rapport à la bourgeoisie et au prolétariat, le caractère et l’état d’esprit de l’armée russe après la débâcle militaire du tsarisme, tout cela a rendu la révolution d’octobre inévitable et a énormément facilité la victoire révolutionnaire (bien que cela ne nous ait pas libérés des difficultés ultérieures, mais, au contraire, les ait préparées dans des proportions gigantesques). Vu la facilité relative de la révolution d’octobre, la victoire du prolétariat russe n’est pas apparue, aux milieux dirigeants des ouvriers européens, dans une mesure suffisante, comme un problème politique et stratégique et n’a pas été suffisamment bien comprise.

L’essai suivant pour s’emparer du pouvoir a été fait par le prolétariat, sur une moindre échelle mais plus près de l’Europe occidentale, en Hongrie. Là, les conditions étaient telles que le pouvoir est tombé entre les mains des communistes presque sans aucune lutte révolutionnaire. Par cela même les problèmes de la stratégie révolutionnaire, au mouvement de la lutte pour le pouvoir, ont été réduits, naturellement, au minimum.

D’après l’expérience de la Russie et de la Hongrie, non seulement les masses ouvrières, mais aussi les partis communistes des autres pays, ont compris avant tout que la victoire du prolétariat était inévitable et ils sont passés ensuite à l’étude directe des difficultés qui découlent d’une victoire de la classe ouvrière. Mais en ce qui concerne la stratégie de la lutte révolutionnaire pour le pouvoir, elle semblait très simple et, pour ainsi dire, compréhensible d’elle-même. Ce n’est pas pur hasard si certains camarades hongrois éminents, ayant bien mérité de l’Internationale, font montre d’une tendance à une simplification excessive des problèmes de la tactique prolétarienne à l’époque révolutionnaire, en remplaçant cette tactique par un appel à l’offensive.

Le IIIe Congrès a dit aux communistes de tous les pays : la marche de la révolution russe est un exemple historique très important, mais ce n’est nullement une règle politique. Et encore : seul un traître peut nier la nécessité d’une offensive révolutionnaire ; mais seul un simple d’esprit peut réduire à l’offensive toute la stratégie révolutionnaire.

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