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Pourquoi nous divergeons avec l’organisation française Lutte Ouvrière

12 juin 2017, 07:20

C’est Hollande, Valls, Macron qui ont coulé le PS et pas l’extrême gauche !

LO est, en effet, une organisation « récidiviste » du soutien au Parti « Socialiste » et au Parti « Communiste » Français :

 lors des élections législatives qui ont suivi Mai 68 : appel à voter pour les candidats de la Fédération de la Gauche Démocrate et « Socialiste » (FGDS) et du Parti dit communiste

 aux présidentielles de 1974 : appel à voter pour François Mitterrand

 lors des présidentielles de 1981 : appel à voter « sans illusion mais sans réserve ( !!) » pour François Mitterrand

 lors des élections législatives de 1997 : appel à voter pour les candidats du P « S » et du P.« C ».F. s’ils doivent affronter en duel un candidat du Front National…

Cette position est doublement erronée. D’une part, parce qu’appeler à voter pour le P « S » et le P « C » contre le FN revient à dédouaner ces deux partis de leurs propres politiques racistes : foyer pour immigrés rasé au bulldozer par le P « C »F, chasse aux sans-papiers orchestrée par le P « S » (construction des « centres de rétention administrative » à partir de 1981, expulsions de sans-papiers…). D’autre part,
parce que cela revient à établir une distinction (étonnante) entre le RPR (l’actuelle UMP) et le FN (puisque LO n’appelle pas à voter pour la « gauche » en cas de duel « gauche » - RPR, seulement en cas de duel « gauche » - FN).

Pour justifier leur soutien au P « S », les militants LO mettaient en avant le fait qu’ils ne veulent pas se couper des masses. L’argument ne tient pas du tout la route car – au risque d’enfoncer des portes ouvertes – les masses ne sont pas au P « S », qui compte moins de 200 000 adhérents (dont tous ne sont pas des salariés et dont une grosse partie n’a aucune activité militante).

Les fois où les classes populaires votent pour ce parti, cela ne signifie pas qu’elles aient beaucoup d’illusions à son sujet : il s’agit d’un vote « par défaut », pour ce qu’elles pensent (à tort) être le « moins pire », sûrement pas d’un vote d’adhésion. En outre, les présidentielles de 2002 ont bien montré à quel point les « masses » n’avaient pas d’illusions dans le PS : à cette occasion, 88,8% des citoyens inscrits sur les listes électorales n’ont pas voté pour ce parti. Si on prend en compte le fait
qu’il y avait en plus environ 4 millions de non-inscrits, c’est en fait moins de 10% des citoyens en âge de voter qui ont opté pour le PS le 21 avril 2002.

De toute façon, même si les masses étaient pleines d’illusions au sujet du P « S », rien ne justifierait qu’une organisation qui se prétend révolutionnaire appelle à voter pour lui, puisque ce parti est – tout autant que l’UMP, le Modem, le FN – au service de la bourgeoisie.

On ne peut simultanément se prétendre l’avant-garde du prolétariat et suivre les masses dans ce qu’elles ont de plus réactionnaire sous prétexte de ne pas vouloir se couper d’elles. Les communistes devraient normalement savoir que la vérité est révolutionnaire (comme disait Trotsky) et qu’ils ont tout à gagner à la dévoiler aux exploités. L’extrême-gauche recrée des illusions au sujet de la social-démocratie (en se fourvoyant dans des appels à voter pour ses candidats ou – pire encore ! – dans la constitution de listes communes avec les « socialistes ») au lieu de rappeler son histoire honteuse et criminelle pour la discréditer définitivement : soutien à la tuerie impérialiste de 14-18 (15 millions de prolétaires et de paysans sont morts pour permettre aux bourgeoisies européennes de déterminer laquelle d’entre elles aura la plus grande part du « gâteau » en Afrique), défense de l’Algérie française (Mitterrand : « L’Algérie c’est la France »), soutien sans faille (depuis le sionisme affiché par Blum en 1948 à celui de Strauss-Kahn, Delanoë, Kouchner, Royal et consorts aujourd’hui) à l’État colonial israélien, aide apportée aux bouchers islamistes qui combattaient la Russie en Afghanistan, alignement sur la position des anticommunistes primaires Ronald Reagan et Margaret Thatcher lors de la crise des euromissiles, attentat contre le
Rainbow Warrior en 1985, participation à la guerre contre l’Irak en 1991 (autant de morts dans les bombardements de Bagdad qu’à Nagasaki en 1945…), implication dans le génocide rwandais, participation à la guerre de l’OTAN contre la Serbie en 1999, soutien à celle contre l’Afghanistan en 2001, privatisations massives (au moins autant que quand la droite est au pouvoir), aides colossales (des dizaines de milliards d’euros) au patronat, lois liberticides (« Loi sur la Sécurité Quotidienne » (LSQ) votée sous Jospin)…

Il faut maintenant rajouter les horreurs de l’état d’urgence et des guerres tous azimuts du PS au pouvoir sous Hollande-Valls-Cazeneuve...

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