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Révolutions de la Grèce antique

23 août 2017, 07:59

Aristote montre dans « Constitution des Athéniens » que la constitution réformatrice de Solon n’a été acceptée des classes possédantes que sous la pression révolutionnaire :

« Tout citoyen victime d’une injustice de la part d’un magistrat avait le droit de déposer une accusation devant l’Aréopage, en produisant la loi violée à son détriment. Mais, comme on l’a dit, les pauvres étaient soumis à la contrainte par corps pour dettes, et la terre était toujours entre les mains d’un petit nombre d’hommes. Un pareil régime et l’asservissement de la multitude au petit nombre soulevèrent le peuple contre les nobles. La lutte fut acharnée et les deux partis étaient depuis longtemps debout l’un contre l’autre, quand ils s’entendirent pour prendre Solon comme conciliateur et l’élire archonte… Devenu maître du pouvoir, Solon affranchit le peuple, en défendant que dans le présent et à l’avenir la personne du débiteur servît de gage. Il donna des lois et abolit toutes les dettes, tant privées que publiques. C’est la réforme qu’on appelle la délivrance du fardeau (seis‹xyeia), par allusion à la charge qu’ils avaient comme rejetée de leurs épaules. On a essayé d’attaquer Solon à ce sujet. Au moment en effet où il projetait l’abolition des dettes, il lui arriva d’en parler à l’avance à quelques-uns des nobles, et ses amis, selon la version des démocrates, firent, à l’encontre de ses projets, une manœuvre, dont il aurait aussi profité, ajoutent ceux qui le veulent calomnier. Ils s’entendirent pour emprunter de l’argent et acheter beaucoup de terre, et l’abolition des dettes survenant presque aussitôt, ils firent fortune. Ce fut, dit-on, l’origine de ces fortunes que dans la suite on fit remonter à une si haute antiquité… Dans toute la constitution de Solon, trois mesures semblent avoir été particulièrement favorables aux progrès de la démocratie : d’abord et surtout, l’abolition de la contrainte par corps pour dettes ; ensuite, la faculté donnée à chaque citoyen de poursuivre les auteurs des injustices commises au détriment de qui que ce fût ; enfin le droit d’en appeler au tribunal. Ce fut, dit-on, ce qui donna dans la suite tant de puissance au peuple ; car, rendre le peuple maître du vote, c’est mettre toute la constitution à sa merci. »

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