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Révolutions de la Grèce antique

18 janvier 2013, 19:27

Les Spartiates et les hilotes se considéraient réciproquement comme des ennemis naturels. Les hilotes, beaucoup plus nombreux que leurs maîtres, Doriens en grande partie, ne pouvaient oublier leur ancienne liberté ni se résigner à leur condition et constituaient un danger permanent Aristote nous les représente, guettant toutes les occasions et surtout les malheurs de Sparte pour s’insurger ; et, de fait, l’histoire de ce pays est remplie de leurs révoltes et de leurs conspirations ; ils ont pris part à la tentative du roi Pausanias qui leur promettait pour prix de leur concours la liberté et le droit de cité, à celle de Cinadon sous Agésilas. Une tradition les montre associés à la révolte des Parthéniens après la première guerre de Messénie. La troisième guerre de Messénie fut provoquée par le soulèvement des hilotes de la Laconie après le tremblement de terre de 464 ; les Messéniens, réfugiés sur le mont Ithome, résistèrent pendant dix ans et obtinrent par une capitulation le droit de se retirer librement avec leurs femmes et leurs enfants, en jurant de ne plus rentrer dans le Péloponnèse ; mais, d’après Diodore, les hilotes, chefs de la sédition, furent exécutés, les autres transformés en véritables esclaves. Dans le traité conclu avec les Spartiates en 421, les Athéniens s’engageaient à les secourir de toutes leurs forces, en cas d’une révolte des hilotes. Pendant la guerre du Péloponnèse il yeut de fréquentes défections d’hilotes, surtout lors de l’occupation de Pylos par les Athéniens : c’est pour les prévenir que les Spartiates se débarrassèrent traîtreusement de deux mille hilotes qu’ils avaient fait semblant d’affranchir pour récompenser leur vaillance à la guerre. Le gouvernement de Sparte n’en était cependant pas moins obligé, en raison du petit nombre des citoyens, d’utiliser de plus en plus les aptitudes militaires des hilotes. Tyrtée conseillait déjà aux Spartiates dans un combat de remplacer leurs morts par des hilotes. On les employa d’abord comme valets, servants d’armes, puis comme infanterie légère : à Platées les 5000 hoplites Spartiates avaient avec eux 35 000 hilotes ; plus tard, pendant la guerre du Péloponnèse, ils fournirent des rameurs et des soldats de marine, et même fréquemment des hoplites. On leur promettait souvent la liberté pour les enrôler ou on la leur donnait comme récompense de leurs services. Deux textes parlent d’hilotes nommés harmostes. Il est encore question des hilotes à l’époque du roi Cléomène III comme on l’a vu, de Philopoemen qui en vendit 3000, du tyran Nabis qui en affranchit un grand nombre ; d’après Strabon ils subsistèrent jusqu’à la domination romaine. En somme, le servage de la glèbe a procuré à Sparte de grands avantages, mais il lui a causé aussi beaucoup d’embarras et de maux. Les hilotes ont débarrassé les Spartiates de presque tous les soucis matériels, leur ont permis de se consacrer entièrement à leurs devoirs politiques et militaires ; ils ont facilité le maintien de l’aristocratie de Sparte ; mais en revanche les Spartiates se sont déshabitués du travail, ils sont restés campés au milieu d’une population ennemie qu’ils ne contenaient que par la terreur ; rien n’a plus contribué que ce régime à la décadence politique et économique de Sparte. Les hilotes affranchis par l’État forment la classe des psinecq ; ils apparaissent durant la guerre du Péloponnèse et on connaît surtout leur rôle militaire. Ils servaient comme hoplites en nombre considérable puisque Thirnbron en emmena 1000, Agésilas 2000 en Asie Ils avaient sans doute les droits civils, mais ne possédaient certainement pas les droits politiques, malgré leur titre de nouveaux citoyens et il faut rejeter le texte de Télés d’après lequel tout individu étranger ou issu d’hilote qui aurait rempli les conditions nécessaires de fortune et d’éducation, aurait pu devenir citoyen. Ils pouvaient avoir des propriétés foncières, puisqu’on en voit, dans Thucydide, qui ont été établis à Lépréon, pays récemment pris aux Éléens Il est probable qu’on leur assignait leur résidence, car on distingue des simples néodamodes les Etot, c’est-à-dire les hilotes qui, après avoir servi sous Brasidas dans la Chalcidique, avaient reçu avec la liberté le droit de s’établir où ils voulaient’. Les néodamodes réclamaient une condition meilleure puisqu’on les voit participer à la conspiration de Cinadon avec les hilotes, les périèques et les citoyens de rang inférieur. Ils ne sont plus d’ailleurs mentionnés dans les textes postérieurs à Xénophon. Il y avait encore à Sparte une classe particulière d’affranchis, les Mdoars. On appelait ainsi des enfants de condition servile, élevés avec les jeunes Spartiates selon les règles de l’éducation nationale ; chaque Spartiate avait ainsi, selon sa fortune, un ou deux ou même plusieurs compagnons.

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