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Révolutions de la Grèce antique

22 décembre 2012, 10:54

Si des phénomènes naturels peuvent être à l’origine de la ruine de certains palais, d’autres ont dû connaitre des conflits internes, opposant soit deux états mycéniens entre eux, soit différents groupes sociaux à l’intérieur de ces communautés. Les Doriens pourraient représenter alors une population installée dans le monde mycénien depuis longtemps, mais asservie, qui se serait révoltée au 13ème siècle. le renforcement des infrastructures défensives pourrait provenir d’une multiplication des troubles et des guerres entre communautés, en proie à l’instabilité. (...)

Aux environs de 1200 av. J.-C, presque tous les grands centres du continent sont totalement ou en partie ruinés. Le 13ème siècle correspond à la destruction d’un certain type d’organisation économique et politique, ou de ses manifestations les plus évidentes, comme le palais, les tablettes inscrites, les objets d’or ou d’ivoire, les vases métalliques, les tholoï. (...)
En effet, entre 1300 et 1200 av. J.-C, tout de suite après la chute du système palatial, on constate une diminution des sites occupés, qui peut aller jusqu’à 90% dans un territoire comme la Béotie ou le sud-ouest du Péloponnèse. (...) A partir du 12ème siècle, les transformations semblent s’accélérer : la destruction du système palatial suppose une mutation politique et économique dont nous ne mesurons rien mais qui dut sans doute parcourir en profondeur la société de l’époque. (...) Il n’est pas nécessaire de supposer en sus des facteurs externes tels que des migrations ou des invasions pour expliquer la création de modes de vie nouveaux. (...) Continuité et discontinuité

Précisément, ces transformations soulèvent un problème de fond : y a-t-il continuité ou discontinuité entre le monde mycénien et les donénes nouvelles ? Y a-t-il eu coupure radicale, transformation rapide ou évolution progressive ?
La question vaut d’être posée, dans la mesure où elle conditionne notre vision du processus historique qui conduit d’un système uniforme, celui du palais mycénien, à la constellation disparate des cités grecques. (...) Par-delà les particularismes, par-delà les accidents ou l’état lacunaire de nos sources, un constat s’impose : peu de trouvailles peuvent prétendre étayer l’hypothèse d’une continuité entre la Grèce mycénienne et la Grèce des cités. il ya indiscutablement eu rupture matérielle, même si des formes résiduelles du monde mycénien ont perduré pendant un temps plus ou moins long.

Les pratiques rituelles et la nature des divinités honorées à partir de l’âge du Fer soulèvent, elles aussi, de manière encore plus aigüe, le problème de la continuité. (...) En définitive, si l’on met à part quelques très rares exceptions, il y a eu rupture. Et la forme la plus manifeste de cette rupture est observable dans la configuration des sanctuaires d’une époque à l’autre : alors qu’à l’époque mycénienne, le sanctuaire est intégré dans le tissu urbain, le sanctuaire du premier millénaire, lui, qu’il soit isolé ou non par un péribole, constitue une entité autonome (...). ces transformations sont fondamentales : elles impliquent un rapport différent à la divinité, qui substitue au principe de hiérarchie humaine celui de transcendance divine, et donc une certaine forme d’égalité entre tous les dévots : à partir du premier millénaire, le sanctuaire grec est, à condition de respecter des règles religieuses indépendantes du statut social, accessible à tous."}

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