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La révolution "française" avait commencé... en Corse !

4 juin 2019, 07:59, par Robert Paris

En fait, quasiment aucun, à part pour la publicité, à la fois celle de Rousseau et celle, sur le continent, de la révolution corse. Rousseau a fait sa propre publicité avec l’affaire corse, en prétendant qu’elle en appelait à lui, mais son rôle y est beaucoup moins glorieux qu’il l’a prétendu. Ce n’est pas la révolution corse qui s’est tournée vers lui pour établir sa constitution ! Ce n’est pas Pascal Paoli qui lui a demandé d’écrire sur la révolution corse. Rousseau a reçu un message d’un Corse en 1764 : de la part de Matteo Buttafoco alors que la révolution corse a commencé en 1729, a pris un tour général et insurrectionnel en 1735, a pris le pouvoir sur l’île en 1755 et que son leader, Pascal Paoli, a immédiatement rédigé une constitution corse, sans avoir besoin d’un écrivain continental pour ce faire ! Rousseau s’avise donc de la révolution corse en 1764, mais celle-ci est écrasée définitivement de manière militaire en 1769 par cinquante bataillons armés d’une quantité de matériel d’artillerie !!! Si Buttafoco l’a invité à venir, Rousseau a décliné l’invitation, du fait des risques sérieux pour sa sécurité et des dangers de toutes sortes pour y parvenir.

Il répond finalement aux invitations de Buttafoco :

« Dans cette idée qui m’est venue, j’ai plus consulté mon cœur que mes forces ; car, dans l’état où je suis, il est peu apparent que je soutienne un si long voyage. »

« Non, je n’oublierai pas un moment de ma vie que vos cœurs, vos bras, vos foyers m’ont été ouverts à l’instant qu’il ne me restait presque aucun autre asile en Europe… Si je n’ai point le bonheur de laisser mes cendres dans votre île, je tâcherai d’y laisser au moins quelque monument de ma reconnaissance, et je m’honorerai aux yeux de toute la terre de vous appeler mes hôtes et mes protecteurs. »

Il s’en explique dans ses « Confessions » :

« Je ne devais trouver en Corse, des plus simples commodités de la vie, que celles que j’y porterais : linge, habits, vaisselle, batterie de cuisine, papier, livres, il fallait tout porter avec soi… Les frais immenses, les fatigues, les risques d’un pareil voyage m’obligeaient d’en prévoir d’avance et d’en bien peser toutes les difficultés. L’idée de me retrouver enfin seul, sans ressource à mon âge, et loin de toutes mes connaissances, à la merci de ce peuple barbare et féroce tel que le peignait M. Dastier, était bien propre à me faire rêver sur une pareille résolution avant de l’exécuter. »

On mesurera la différence entre ce « peuple barbare et féroce » et l’adresse de Rousseau aux Corses de mai 1765 qui débute par « Peuple brave et hospitalier… » !!!

Rousseau révolutionnaire, c’est un véritable contresens ! Les quelques phrases qui le sont dans le « Contrat social » ont été influencées par Diderot et Rousseau lui en beaucoup voulu pour cela…

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