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Japon ; trois réacteurs en fusion et cela ne fait même plus partie de l’actualité très médiatisée...

4 février 2017, 06:04

L’expression était taboue, mais peu à peu la vérité fait surface. Dans les premiers jours de la catastrophe à la centrale nucléaire de Fukushima-daiichi en mars 2011 au Japon, le PDG de la compagnie électrique Tepco a fait passer la consigne à ses employés de ne pas utiliser l’expression « fusion du cœur du réacteur » pour décrire la situation sur le site ravagé par le séisme, le tsunami et les explosions en série. Cette dernière information, qui lève un peu plus le voile sur les jours cruciaux qui ont suivi le 11 mars 2011, éclaire à nouveau le passif documenté d’omissions, de falsifications et de graves violations des règles de sécurité commises par la compagnie depuis les années 70.

Le président de Tokyo Electric Power Co. Masataka Shimizu a agi sous la pression du bureau de Naoto Kan, alors Premier ministre du Japon, selon une enquête de trois juristes mandatés par Tepco, diffusée jeudi. « Nous ne savons pas en quels termes et dans quel contexte précis le PDG a reçu ces ordres », a ajouté jeudi Yasuhisa Tanaka en présentant le fruit de trois mois d’investigation. « Nous n’avons pas pu découvrir d’éléments plus précis » pour déterminer qui a donné ces instructions dans l’entourage de Naoto Kan. Jeudi, l’ex-chef du gouvernement, qui est devenu l’un des militants antinucléaires les plus en vue du pays, a fait savoir dans un communiqué qu’il n’avait transmis aucun ordre pour bannir l’utilisation du mot « fusion ». Yukio Edano, secrétaire général et porte-parole du gouvernement au pire de la crise nucléaire, a également nié les allégations du rapport. Qui dit vrai ? Rien ne permet donc d’affirmer d’où vient cet ordre et qui l’a donné.

Selon l’enquête, Masataka Shimizu, le PDG d’alors de Tepco, a demandé au vice-président de la compagnie, Sakae Muto de ne pas employer l’expression « fusion du cœur » du réacteur. Lors d’une conférence de presse le 14 mars 2011, organisée après une explosion à l’hydrogène au niveau du réacteur 3, Muto reçoit l’ordre en direct comme le rappelle une vidéo diffusée par la chaîne NHK (à la 55e seconde). Après avoir interviewé 70 responsables de Tepco, l’enquêteur Yasuhisa Tanaka qui a dirigé l’enquête, a déclaré jeudi que Sakae Muto avait prévu d’utiliser le mot « fusion » jusqu’à ce qu’il voie le mémo qui n’a pas été retrouvé. « Pour l’heure, nous ne pouvons pas clairement expliquer ce qu’il a pu arriver au combustible », finit par dire à la presse le numéro 2 de Tepco.

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