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Que se passe-t-il en Algérie pour que le pouvoir supprime l’état d’urgence...

5 mars 2011, 22:01, par Zohra

Mardi, notre tentative de nous rendre à la cimenterie a été vaine, car la route était fermée à la circulation et la localité de Hay Ennasr, mitoyenne avec la cimenterie, bloquée. De leur côté, les chômeurs sont décidés à faire valoir leurs revendications.

Comme il fallait s’y attendre, la direction de la cimenterie de Zahana a fait appel aux forces anti-émeutes pour lever le blocus imposé par les chômeurs depuis jeudi passé. Les affrontements de lundi et mardi étaient très violents, à en croire nos sources.

On déplore déjà plusieurs blessés, et plusieurs habitants ont été pris de malaise à cause des bombes lacrymogènes. Mardi, notre tentative de nous rendre à la cimenterie a été vaine, car la route était fermée à la circulation et la localité de Hay Ennasr, mitoyenne avec la cimenterie, bloquée. De leur côté, les chômeurs sont décidés à faire valoir leurs revendications. “Notre mouvement est pacifique, mais la mafia qui gère la cimenterie a fait appel à la force pour détourner l’attention des pouvoirs publics quant à l’ouverture d’une enquête sur la gestion de l’usine et pour nous discréditer vis-à-vis des pouvoirs publics. Les gendarmes sont nos frères. Et s’il y a des blessés dans leurs rangs, nous le regrettons beaucoup”, précise un manifestant, joint par téléphone. Pour le moment, la cimenterie est toujours fermée et personne n’est en mesure de prévoir l’issue de ce bras de fer entre l’administration et les manifestants. De son côté, le président d’APC de la commune de Zahana, très affecté par la tournure des événements, affirme avoir tenté de négocier avec les protestataires, sans succès. “En compagnie du SG de la wilaya et de Mme le chef de daïra, nous avons tenté de négocier avec les chômeurs avec une promesse de recrutement de trois vagues de 60 chômeurs chacune, mais ils ont refusé. Ils exigent le recrutement immédiat de 180 jeunes”, affirme-t-il, avant d’ajouter : “L’Anem se trouve dans la daïra de Sig. Concernant les faux certificats de résidence, c’est inexact. Je suis le premier responsable en cas de délivrance illégale du document. Je n’ai aucune information sur les blessés.” Durant l’entretien, nous avons appris que le wali de Mascara a convoqué le P/APC pour une réunion d’urgence dans l’après-midi de mardi. D’autre part, nous avons appris que la cimenterie d’Oggaz, toujours dans la wilaya de Mascara, située à une quinzaine de kilomètres de Zahana, a fermé ses portes suite à une manifestation de chômeurs de la région qui réclament leur recrutement. La contagion risque de compliquer la situation et de faire grimper le prix du sac de ciment. Cependant, selon les témoignages recueillis, des dérives graves sont signalées à la cimenterie de Zahana, d’où la nécessité d’une enquête d’urgence pour élucider les zones d’ombre et mettre à nu les pratiques illégales relatées par les chômeurs. “Comment peut-on recruter des retraités alors que les jeunes chôment ?” s’interroge Amine, 27 ans. Les affrontements entre les jeunes protestataires et les éléments de la brigade anti-émeute de la Gendarmerie nationale ont été violents. Selon des témoins oculaires, une dizaine de gendarmes ont été blessés par des jets de pierres des jeunes, en retour aux bombes lacrymogènes. Un protestataire dit que “les gendarmes nous ont demandé de dégager l’entrée de l’usine, mais nous avons refusé et nous continueront à mener notre protestation ; nous les affronterons le temps qu’il faudra.” Ces affrontements ont des conséquences sur tout le village. “Lundi, depuis le début de l’après-midi, notre paisible village s’est transformé en champ de bataille, je n’ai jamais vu cela, les jeunes courant et criant et les gendarmes les poursuivant matraque à la main”, ajoute un habitant de ce village, un chauffeur à la cimenterie. Ce dernier affirme : “Cela fait quatre jours que je n’ai pas travaillé, je n’ai même pas pu me rendre à la banque pour encaisser mon salaire, la cimenterie est fermée par ces jeunes demandeurs d’emploi et tout le village est pénalisé.” D’autres personnes relèvent que “le village, autrefois enveloppé par la poussière dégagée de la cimenterie, est depuis lundi couvert par les gaz lacrymogènes”. Selon nos sources, une dizaines de jeunes protestataires ont été arrêtés par les gendarmes lors de ces affrontements qui se poursuivent toujours.

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