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L’Algérie au bord de l’explosion ouvrière... après l’Egypte..

11 février 2011, 22:07, par Mohamed

Après la Tunisie et l’Egypte, l’Algérie ? « Toutes les conditions sont réunies pour une extension de la contestation à grande échelle », estime Pierre Vermeren, historien à l’université Paris I, à la veille des appels à manifester de l’opposition et de la société civile pour « changer le système ». Le départ, annoncé hier soir comme imminent, du président égyptien Hosni Moubarak ne fera que renforcer la détermination des manifestants.

A Alger et à Oran, les manifestations prévues samedi ont été interdites mais les organisateurs ont maintenu leur mot d’ordre. D’autres manifestations sont annoncées à Boumerdes, Bejaïa, Tizi Ouzou ou encore Tipaza. « La situation est éruptive, poursuit Pierre Vermeren. La journée de samedi sera cruciale. L’insatisfaction est générale, tout le monde est vent debout contre le pouvoir. »

Comme en Tunisie, l’amertume touche d’abord les jeunes au chômage, sans avenir. Plus frustrés encore que leurs voisins tunisiens, tant leur pays regorge de richesses pétrolières. A cela s’ajoute un président malade, affaibli, et critiqué pour avoir oublié les priorités économiques au profit du seul objectif de réconciliation nationale du pays. Les mesures annoncées la semaine dernière par Abdelaziz Bouteflika -accélération de la construction de logements, mesures pour stabiliser les prix des denrées de bases, levée prochaine de l’état d’urgence, etc. -n’ont pas calmé les ardeurs des organisateurs de la marche de samedi.

Cela dit, les immolations par le feu -l’Algérie en a connu une dizaine depuis celle de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre, qui avait marqué le point de départ de la révolution tunisienne -et la reprise des slogans tunisien et égyptien « système dégage » ne suffiront pas à faire vaciller le pouvoir algérien. « Il faut que de nouvelles forces organisationnelles structurent un mouvement comparable à celui qui est né des réseaux sociaux en Tunisie et en Egypte, avance Luis Martinez, directeur de recherche à Sciences Po (CERI) et directeur scientifique à l’école de gouvernance et d’économie de Rabat. Si elles n’y parviennent pas et que les anciennes forces d’opposition récupèrent le mouvement, ce sera un échec, car ces forces ne sont pas crédibles. »

Les manifestants seront confrontés à une autre difficulté : l’importance du dispositif sécuritaire. D’après le quotidien arabophone El Khabar, les autorités ont mobilisé 30 000 policiers pour les manifestations de samedi.

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