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Editorial - Tunisie, Algérie, Jordanie, Mauritanie, Egypte, Yémen, Oman..., tout le Maghreb et le monde arabe veut se débarrasser de ses Ben Ali ! Débarrassons-nous aussi de la domination impérialiste et capitaliste qui les a mis au pouvoir et fait prospérer !

28 janvier 2011, 17:36, par Robert Paris

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans toute l’Egypte vendredi pour protester contre la pauvreté et le chômage et exiger le départ du président Moubarak au pouvoir depuis près de 30 ans. Au Caire, la police a tenté de disperser les manifestants à coups de matraque, au canon à eau, aux gaz lacrymogène set en tirant des balles de caoutchouc.

Dans le quartier chic de Mohandessin, au moins 10.000 personnes rapidement devenues 20.000 marchaient vers le centre du Caire aux cris de "A bas, à bas Moubarak !". Des habitants sifflaient en signe de soutien depuis les fenêtres au passage du cortège, d’autres agitaient des drapeaux égyptiens -rouge, blanc et noir.

Sur la place Ramsès, dans le centre de la capitale, des milliers de manifestants qui quittaient la mosquée al-Nour après la prière du vendredi se sont accrochés avec la police, qui a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Du gaz irritant a été tiré à l’intérieur de la mosquée où des femme s’étaient réfugiées.

Des policiers ont aussi tiré avec des canons à eau contre l’opposant pour la démocratie Mohamed el Baradeï et ses partisans qui se joignaient aux manifestants. Des membres du groupe qui avaient entouré le prix Nobel de la paix pour le protéger ont pris des coups de matraque.

Trempé, Mohamed el Baradeï s’est réfugié pendant près d’une heure dans une mosquée assiégée par la police qui continuait à asperger les rues alentour aux gaz lacrymogènes pour empêcher quiconque de partir. Des voitures touchées par des grenades lacrymogènes ont pris feu et plusieurs personnes ont été brûlées ou ont perdu connaissance.

Le mouvement islamiste interdit des Frères musulmans, le plus important et le plus organisé de l’opposition égyptienne, a apporté son soutien aux manifestations.

Des policiers en tenue anti-émeute, équipés de casques et boucliers ont été déployés autour de la capitale, aux entrées des ponts qui enjambent le Nil et autres intersections clefs. Des centaines d’agents en tenue anti-émeutes s’étaient postés près de la principale place du Caire en attendant la foule.

Les chaînes régionales de télévision ont également fait état d’accrochages entre des milliers de manifestants et la police dans plusieurs autres grandes villes d’Egypte, notamment dans le grand port méditerranéen d’Alexandrie (nord), à Minya et à Assiout au sud du Caire, ainsi qu’à El-Arich dans la péninsule du Sinaï (nord-est).

Internet et les services de téléphonie mobile, qui ont largement servi à mobiliser les manifestants depuis mardi, étaient perturbés dans tout le pays depuis la nuit.

Le groupe de télécommunications britannique Vodafone a déclaré vendredi dans un communiqué que le gouvernement égyptien avait ordonné à tous les opérateurs de téléphonie mobile opérant sur le territoire égyptien de suspendre leurs services "dans des zones choisies" du pays. "Nous sommes obligés d’obéir", a-t-elle ajouté.

Les manifestations sont interdites en Egypte en vertu des lois d’urgence en vigueur depuis 1981. Elles ont fait au moins sept morts, dont un policier, des centaines de blessés et se sont soldées par un millier d’arrestations depuis mardi. Le président Hosni Moubarak n’a fait aucune apparition ou intervention publique depuis le début des troubles. Agé de 82 ans et souffrant de problèmes de santé ces derniers temps, il n’a pas dit s’il briguerait un sixième mandat à l’élection prévue cette année.

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