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90 ème anniversaire du parti communiste en France mais du parti fondé par Lénine et Trotsky et pas du parti stalinien devenu réformiste bourgeois

30 décembre 2010, 08:33, par Robert Paris

Les mots de révolution ou de prolétariat provoquent le ricanement du cynique et le sourire condescendant de celui qui est revenu de tout, mais aussi leur content de haine et de mépris. Car le feu couve sous la cendre, et la question sociale en suspens n’en finit pas de troubler le sommeil des gestionnaires, quoiqu’ils en disent. Quant aux courants critiques et libertaires du mouvement ouvrier, l’amnésie règne encore. Pourtant, si l’on se penche sur les origines du Parti Communiste Français, on y découvrira les tendances syndicalistes révolutionnaires étouffées par les scories de la social-démocratie et la prétendue "bolchevisation". Et ce retour au source sera nécessairement profitable. Car l’extrême urgence de dessiner à grands traits un projet de transformation sociale adapté à notre temps ne saurait nous dispenser de réfuter les mensonges déconcertants qui obscurcissent l’histoire tragique de l’émancipation ouvrière au XXème siècle.

Alors que la quasi-totalité des dirigeants syndicalistes français se rallient à « l’union sacrée », une poignée de militants fidèles à l’internationalisme prolétarien résistent à la marée patriotique et saluent avec espoir la conférence de Zimmerwald qui tente de réveiller l’esprit de solidarité par delà des frontières pour s’opposer à la boucherie impérialiste. En 1917, ils prennent fait et cause pour la révolution d’octobre qui semble réaliser l’idéal pour lequel ils ont toujours combattu. Et malgré leurs divergences avec les bolcheviks et les nouvelles inquiétantes qui commencent à circuler concernant la répression des opposants, les atteintes aux libertés ouvrières et la liquidation des formes originales de la démocratie soviétique, ils gardent leur confiance dans certains des dirigeants de l’Internationale et adhèrent au jeune Parti Communiste Français où ils prennent rapidement des responsabilités. Rosmer entre au Bureau politique, Monatte, Chambelland, et quelques autres, se retrouvent au comité directeur et à la rédaction de l’Humanité. Mais cette collaboration sera de courte durée. L’évolution de l’Internationale Communiste après la mort de Lenine aggrave la crise interne et les luttes de fraction, la domination d’un clan aux ordres des nouveaux maîtres de Moscou rend tout débat impossible. Objets de critiques incessantes, les syndicalistes révolutionnaires démissionnent en 1924 de toutes leurs fonctions, dénonçant l’arrivisme, l’électoralisme et les méthodes autocratiques de l’équipe en place, l’obéissance aveugle aux mots d’ordre et la « mentalité de chambrée » qui s’installe dans l’organisation. Et progressivement, exclus ou démissionnaires, tous vont quitter le Parti.

Actualité de La Révolution Prolétarienne

François Lonchampt, 2002

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