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Les syndicats ont gagné la bataille de l’opinion contre ... les travailleurs

1er novembre 2010, 19:31, par CCI

Le sabotage des luttes par
l’intersyndicale en 2003, 2007 et,
aujourd’hui, en 2010, pose la question
plus large de la réelle nature des syndicats.

Sont-ils aujourd’hui toujours
dans le camp de la classe ouvrière ?
Un bref survol des luttes des dernières
décennies révèle qu’ils sont bel et bien
passés dans celui de la bourgeoisie.
Depuis plus de 100 ans, les seules
grandes luttes ont été des grèves sauvages,
spontanées et de masse. Et toutes
ces luttes se sont données comme
base d’organisation, non pas la forme
syndicale, mais celle des assemblées
générales, où tous les travailleurs débattent
de leur propre lutte et des problèmes
à résoudre, avec des comités
élus et révocables pour centraliser la
lutte. La grande grève de Mai 1968
en France est déclenchée malgré les
syndicats. En Italie, au cours des grèves
de l’Automne chaud de 1969, les
travailleurs chassent les représentants
syndicaux des assemblées de grévistes.
En 1973, les dockers d’Anvers
en grève s’attaquent au local des syndicats.

Dans les années 1970, en Angleterre,
les ouvriers malmènent souvent
les syndicats tout comme ceux
de Longwy, Denain, Dunkerque en
France, lors de la grève de 1979. En
août 1980, en Pologne, les ouvriers rejettent
les syndicats (qui sont des rouages
officiels de l’État) et organisent la
grève de masse sur la base des assemblées
générales et des comités élus et
révocables (les MKS). Les micros sont
utilisés pendant les négociations, pour
que tous les ouvriers puissent suivre,
intervenir et contrôler les délégués.
Et il faut se souvenir en particulier de
comment cette lutte s’est terminée : par
l’illusion d’un nouveau syndicat, libre,
autonome et combatif, à qui la classe
ouvrière pouvait confier les rênes de la
lutte. Le résultat fut immédiat. Ce nouveau
syndicat, “tout beau, tout neuf”,
nommé Solidarnosc, coupa les micros
pour organiser des tractations en secret
avec l’État polonais et, de concert avec
lui, orchestra la dispersion, la division
et, finalement, la défaite violente de la
classe ouvrière !

Suivre les syndicats, c’est toujours
aller à la défaite. Pour développer une
lutte massive, animée de la solidarité
ouvrière, il faut la prendre en main.
“L’émancipation des travailleurs sera
l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes”.

CCI (22 octobre)

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