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Grandizo Munis, un révolutionnaire méconnu

7 juin 2013, 05:23

Né le 18 avril 1912 à Torréon (Mexique), mort le 4 février 1989 à Paris ; de nationalité espagnole, joua un rôle international dans l’Opposition de gauche trotskiste, en Espagne, au Mexique et en France, de 1934 à 1948 ; animateur d’un groupe ultragauche (Fomento Obrero Revolucionario), depuis les années cinquante jusqu’à sa mort, en France comme en Espagne.

Manuel Fernandez Grandizo y Martinez, plus connu sous le nom de Grandizo Munis, appartenait à une famille politisée. À l’âge de deux ans il quitta le Mexique pour l’Estrémadure espagnole, où il resta jusqu’en 1923, date à laquelle il retourna au Mexique. Très jeune, dès 1927-1928, il contribua à la fondation clandestine de l’opposition trotskiste. Mais arrêté pour participation à un meeting, il dut retourner en Espagne en 1928. Il intervint activement dans les grèves des ouvriers agricoles de Llerena. Il fut l’un des fondateurs de l’opposition communiste de gauche. Il collabora à la presse de la Izquierda comunista (trotskiste) espagnole, qui publia La Antorcha (la Torche), El Soviet, Comunismo.

En 1932 et 1933, il était membre du groupe Lacroix. Début 1934, alors qu’il accomplit son service militaire, il fut nommé représentant de la gauche communiste à l’Alliance ouvrière (Alianza Obrera) de Madrid. Il fut jeté en prison au moment de l’insurrection ouvrière d’octobre 34. Partisan de la politique de Trotsky d’entrisme dans les Jeunesses socialistes, il suivit la tendance dite de Fersen et Esteban Bilbao. Mais cette politique échoua complètement lorsque fut décidée la fusion des jeunesses socialistes et communistes.

Au début de 1936, Munis était au Mexique. Dès l’annonce des événements révolutionnaires de juillet, il s’embarqua par le premier bateau chargé d’armes pour l’Espagne, qui arriva à Cartagena à la fin d’octobre. Avec ses camarades, il participa aux combats des milices sur le front de Madrid, celles des socialistes. En novembre, Munis avec ses camarades fonda une nouvelle organisation : la Section bolchevik-léniniste d’Espagne. Il y avait, malgré le petit nombre de partisans de Trotsky, deux groupes trotskistes : El Soviet et La Voz leninista. C’est à ce second groupe qu’appartint Munis, qui publia son Boletin. À ce groupe militaient Jaime Fernandez Cid, Hans Freund (Moulin), Benjamin Péret, les Italiens Adolfo Carlini et Lionello Guido, ainsi que le poète surréaliste cubain Juan Brea.

À partir d’avril 1937, le Boletin du groupe de Munis prit le nom de Voz leninista et critiqua la CNT et le POUM pour leur collaboration avec le gouvernement républicain. Il proposa la formation d’un Front ouvrier révolutionnaire pour prendre le pouvoir, accomplir la révolution et gagner la guerre contre les forces nazi-fascistes. Lors des événements de mai 37, le groupe de Munis et Péret fut seul avec Los amigos de Durruti (les amis de Durutti) à lancer des tracts proposant la continuation de la lutte contre le gouvernement républicain socialo-stalinien.

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