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Comment va la crise fin juin 2010 ? Très bien, merci !

20 juillet 2010, 20:56

Budapest dans la tourmente financière

[ 19/07/10 - 18H01 - Les Echos - actualisé à 19:39:03 ]
La monnaie et les marchés financiers hongrois étaient sous pression après la suspension des contacts entre le pays et ses bailleurs de fonds internationaux, l’UE et le FMI.
YVES BOURDILLON, LES ECHOS

Après la Grèce, l’Espagne et le Portugal, l’attention redoutable des marchés s’est portée sur la Hongrie hier, après l’annonce samedi de dissensions entre Budapest et ses bailleurs de fonds, Union européenne et Fonds monétaire international (FMI). Ces derniers ont annoncé que, faute d’avoir obtenu des éclaircissements sur la politique suivie par le gouvernement conservateur du Fidesz, ils suspendaient la revue, menée depuis le 6 juillet, du plan d’aide à la Hongrie. Ce plan de 20 milliards de dollars, accordé au tout début de la crise financière mondiale, en octobre 2008, avait permis au pays, lourdement endetté en devise étrangère et qui ne fait pas partie de la zone euro, d’éviter le défaut de paiement. Le FMI et l’Union européenne attendent désormais des engagements fermes et des « décisions difficiles » de Budapest en matière de réduction des dépenses pour ramener le déficit public à 3,8 % du PIB cette année. Porté au pouvoir lors des législatives d’avril par sa promesse de « desserrer la ceinture » après cinq ans de cure d’austérité (en 2006 le déficit public frôlait 10 % du PIB), le Fidesz du Premier ministre Viktor Orban, préfère lui se cantonner à l’instauration d’une taxe sur les banques de 650 millions d’euros par an, soit près de 1 % du PIB. Une telle taxe, selon l’Union et le FMI, casserait la croissance et le crédit. Les deux bailleurs de fonds reprochent aussi à Budapest d’avoir élaboré un budget prévisionnel 2011 à partir de chiffres très vagues.

La sanction des marchés a été sans ambages. Le forint a accusé un recul de 3 % contre l’euro dès l’ouverture hier et le coût d’un contrat d’assurance contre un défaut de paiement de Budapest a flambé de 47 points de base, pour s’établir à 3,7 % sur cinq ans. Ce coup de tabac s’avère être le deuxième depuis le 7 juin, quand des commentaires de dirigeants du Fidesz comparant leur pays à la Grèce pour accabler leurs prédécesseurs socialistes, avait fait décrocher le forint de 4,6 % en deux jours.

« Il semble que le gouvernement n’a pas tiré les leçons de sa gaffe précédente, alors que le marché n’est pas d’humeur à fermer les yeux sur le moindre laxisme fiscal », estimait hier Timothy Ash, à la Royal bank of Scotland, dans une note. Sans doute le gouvernement a-t-il cru, pour renégocier l’accord de 2008 avec le FMI et l’Union, disposer de marges de manoeuvre du fait qu’il n’avait pas eu besoin de tirer les deux dernières tranches du plan, souligne Juan Carlos Rodado, analyste émergents de Natixis. Qui estime toutefois qu’une telle stratégie « va droit dans le mur car la variable clé dans un pays où la moitié de la dette publique et une part substantielle des emprunts immobiliers des particuliers est libellée en devises c’est le taux de change ». Or, le forint est une des monnaies au monde qui a le plus reculé face à l’euro ces trois derniers mois, renchérissant d’autant le service de la dette des acteurs économiques hongrois. Si le ministre de l’économie, Gyorgy Matolcsy a réitéré hier son refus d’instaurer de nouvelles mesures d’austérité, les analystes s’attendent pour la plupart à ce qu’il accède d’ici quelques semaines aux demandes du FMI. D’autant plus que la Hongrie supporte une dette publique de 80 % du PIB, certes sans commune mesure avec celle de la Grèce, mais nettement plus élevée que celle des autres pays de l’Est entrés dans l’Union européenne.

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