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Comment va la crise fin juin 2010 ? Très bien, merci !

30 juin 2010, 23:53, par Agora


Si on avait eu affaire à une récession normale, on aurait vu une hausse considérable de l’emploi. Au lieu de ça, 8,2 millions d’emplois ont disparu aux Etats-Unis. Pas un seul n’a été récupéré. On n’avait jamais vu ça depuis la démobilisation des troupes après la Seconde Guerre mondiale.

On aurait dû également voir des signes d’inflation. Lorsque les gens retournent au travail, ils recommencent aussi à dépenser. Ce qui met sous pression l’offre, diminuée par la récession, et mène à des hausses de prix. Au lieu de ça, nous assistons aux prix les plus faibles depuis que Lyndon Johnson était à la Maison Blanche et les Beatles à la télévision. Si les calculs étaient faits correctement, ils montreraient que les prix chutent en réalité, pour la première fois depuis la Grande Dépression.

Si nous étions dans une récession normale, nous verrions aussi la masse monétaire augmenter. A ce point du cycle, les gens devraient être en train de dépenser, d’emprunter et d’investir, augmentant la vélocité de la devise. Mais la masse monétaire et le crédit du secteur privé continuent de chuter.

Nous devrions aussi assister à un reprise de l’immobilier. Mais nooooon...

Si c’est ça, une "reprise", vous pouvez vous la garder.

▪ Et si ça n’est pas une reprise, qu’est-ce que c’est ? C’est une Grande Correction. C’est l’enfer, en d’autres termes, et non le paradis.

Attendez une minute. L’enfer, ce n’est pas si mal. Nous ne sommes pas certain d’apprécier le paradis, de toute façon. Pas s’il signifie un retour aux années de bulle. Pas s’il implique de faire semblant que Bernanke, Obama, Summers et al. savent vraiment ce qu’ils font. Et pas s’il signifie s’endetter plus lourdement encore.

Les autorités essaient de fabriquer une "reprise", un retour à une économie qui était non seulement insoutenable mais carrément diabolique. Elle rendait les gens de plus en plus pauvres. Et maintenant, nos dirigeants les rendent encore plus pauvres — dépensant des milliers de milliards de dollars aux dépens des contribuables (ou des investisseurs obligataires) — pour essayer de mettre fin à la correction.

Pourquoi feraient-ils une chose pareille ?

La réponse la plus courte serait : parce que ce sont des crétins.

Mais vous voulez probablement une meilleure réponse, n’est-ce pas ? Eh bien, ce n’est pas auprès de nous que vous l’obtiendrez. En ce qui nous concerne, les autorités agissent de manière aussi benête qu’un crétin des Alpes.

Lorsque nous pensons à ce que les autorités mijotent, nous avons du mal à le croire. Elles ont si peur d’une correction qu’elles sont prêtes à ruiner le pays pour l’empêcher. On dirait un adolescent mettant le feu à son école pour ne pas avoir à rendre son devoir de français. Il avait peut-être des problèmes avant ; là, c’est pire.

Les dirigeants américains ont ajouté 4 000 milliards de dollars à la dette américaine ces trois dernières années pour lutter contre le ralentissement. Martin Wolf, dans le Financial Times et Paul Krugman, dans le New York Times, affirment qu’il faut dépenser encore plus pour mettre fin à cette correction démoniaque.

Ils sont terrifiés par l’enfer. Ce qu’ils obtiendront sera pire encore.

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