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Quoi de neuf dans la lutte des cheminots ?

4 juillet 2010, 19:56, par marek abdel

Jeudi 18 décembre : la grève générale démarre chez les conducteurs

Ce jour là, la grève des agents de conduite de Paris-nord part très fort : les dépôts et annexes de La Chapelle, Mitry, Beaumont, La Plaine, Bobigny sont en grève à cent pour cent. Dans la même journée d’autres dépôts sur Paris-Nord suivent : Amiens, Longeau, Calais, Fives, Creil, Boulogne, Lille-Délivrance. Des assemblées générales se tiennent à Trappes, Tergnier, Somain.

Dans la journée, les agents de conduite de Paris-Nord se déplacent dans d’autres dépôts parisiens.

Jusqu’au soir la télévision et les radios qui sont bien obligés de dire que la banlieue Nord est bloquée à cent pour cent, passent sous silence l’extension de la grève. « Grève CGT, CFDT, FGAAC » répète aussi la radio toute la journée au mépris de la réalité du mouvement ! Pourtant le répondeur téléphonique de la CGT à l’adresse des cheminots ne parle, lui, …que de la grève de la réservation pour dire que le mouvement est à la reprise.

Vendredi 19 décembre : la CGT s’oppose à la grève

Dans l’humanité du lendemain, il faudra chercher pour trouver sous le titre « Paris-Nord, pas de train de banlieue » un entrefillet : « En province, le mouvement s’est peu étendu hier, affectant cependant des centres comme Amiens ou Lille ».

Sur la ligne C de la banlieue Paris-Sud-Ouest, les membres du Comité de grève convoquent une assemblée générale pour la prise de service de 4 heures du matin pour décider la grève.

Sur la ligne C de la banlieue Sud-Ouest, seule une minorité d’agents se met en grève. La CGT, elle, met en place un véritable piquet anti-grève, à Invalides. La direction et la CGT sont ouvertement de mèche. La direction met en « réserve » un responsable de la CGT, dispensé par elle de conduire les trains, qui se charge de dissuader les roulants de se mettre en grève.

La CGT fait le même barrage au dépôt d’Ivry qui commande le trafic grandes lignes du Sud-Ouest. L’effectif du dépôt, l’un des plus gros du pays, est de 600 personnes.

Le premier gréviste est là à 6 heures du matin. Tous les délégués CGT, militants et responsables du Parti Communiste vont se relayer dans la salle des mécaniciens pour dire aux agents de conduite : « Allez au travail », « ce n’est pas le moment », « la grève, c’est de la connerie », « ils vont au casse pipes ». C’est un par un que les roulants sont convaincus de se mettre en grève.

Le secrétaire CGT du syndicat d’Ivry qui vient de finir un train affirme fièrement : « Je viens d’ssurer le service public ». Des provocations suivent et l’affiche appelant à la grève est arrachée. Une délégation des grévistes de la Chapelle est renvoyée manu militari le matin. Une autre du Charolais, le soir. Mais à la fin de la journée, il y a tout de même une dizaine de grévistes, qui seront rejoints par des dizaines et des dizaines d’autres les heures qui suivent.

A Saint-Lazare, des responsables de la CGT se déclarent contre la grève : ils ne la soutiendront que si leur syndicat appelle.

Sur le dépôt Paris-Sud-Est par contre, la CGT sort dès vendredi, en accord avec la CFDT et la FGAAC, un tract qui informe de l’extension de la grève et reprend l’essentiel des revendications de Paris-Nord. En fait, pendant trois jours, l’attitude officielle de la CGT étant ambiguë, elle sera interprétée différemment selon les secteurs par les militants locaux.

Samedi 20 décembre : premier retournement de la CGT

Ce n’est que le 20 décembre à 18 heures, lorsque le mouvement, est déjà étendu à 75 dépôts sur 94 que la CGT déclare « avoir demandé à l’ensemble de ses militants dans tous les secteurs fédéraux de consulter et de faire prononcer démocratiquement les cheminots sur les revendications à satisfaire et sur les décisions à prendre » ; elle « constate que dans une majorité de dépôts, les agents de conduite ont décidé de se mettre en grève » et « elle approuve et soutient ces décisions »…

Mais la CGT précise que « ses militants comme ils l’avaient déjà démontré depuis le début du conflit s’attacheront à ce que le maximum de convois de vacanciers puissent être acheminés jusqu’à leur destination durant cette période ». C’est ainsi que la CGT se vantera d’avoir fait rouler 17 trains samedi à Chambéry.

La CFDT aura elle aussi ses trains de grévistes. A Tours, La CFDT locale contacte la direction pour organiser des omnibus le lundi matin, afin que la SNCF « n’empêche pas les ouvriers d’aller bosser ». Ces trains, conduits par des grévistes, seront effectivement mis en circulation. Mais l’assemblée générale du lundi matin manifestera un vif désaccord.

Avec ou sans l’appui des organisations syndicales au départ, la grève s’étend à l’ensemble des dépôts du pays…

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