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Situation explosive en Haïti

16 février 2010, 18:34, par Robert Paris

On pouvait lire dans combat ouvrier en 2009 :

Haïti
Préval, le larbin du patronat haïtien

En Haïti le président Préval a clairement annoncé sa position : il est contre l’augmentation du salaire minimum à 200 gourdes (4euros) par jour pour tous les ouvriers. Il utilise les médias tout azimut pour faire passer ses propositions.
Pour Préval, les ouvriers qui travaillent dans les entreprises du Parc industriel, la sous-traitance du textile, des pièces électroniques, du cuir, du plastique etc. ne pourront avoir droit aux 200 gourdes, sous prétexte qu’ils travaillent pour des entreprises d’exportations. Et le président leur a préparé un régime spécial : 125 gourdes (2,5€) au premier octobre 2009, puis promesses de 150 gourdes... au 1° octobre 2010 et enfin... au 1° octobre 2012 les 200 gourdes (4€) attendues. Et Préval, ajoute cyniquement que certains pourront toujours toucher plus de 125 gourdes (2,5€) puisque, les ouvriers étant payés à la tache, ils pourront augmenter leur gain journalier et même dépasser 200 gourdes à condition de s’éreinter sur leurs machines et accélérer les cadences.
Préval reprend le vieil argument du chômage très élevé pour effrayer la population. Certes 60 à 70% de la population active du pays sont au chômage ; certes il est urgent de créer massivement des emplois. Oui la sous-traitance est un secteur nécessitant beaucoup de main-d’oeuvre et donc susceptible de permettre d’atteindre cet objectif. Alors qu’est-ce qui empêche de payer décemment ces travailleurs ? Sinon les patrons comme Grégory Mews de la Chambre de commerce Haïtiano dominicaine qui lance que « l’augmentation de salaire va empêcher la création de 300 000 emplois dans les prochains mois ».
Pour ceux qui en doutaient, pour ceux qui se berçaient toujours d’illusion à propos du parti de Préval l’ESPWA, pour ceux qui préféraient croire aux promesses électorales, eh bien le président Préval a dit clairement les choses. Il est du côté des patrons, des exploiteurs, des nantis, des profiteurs, et il est contre la population laborieuse d’Haïti. Il est semblable à tous les autres politiciens, intellectuels, larbins que les bourgeois des pays pauvres ou riches prennent à leur service moyennant quelques honneurs et financement.
La leçon est claire pour les travailleurs en Haïti, comme ici : les travailleurs n’ont rien à espérer des promesses électorales. Pour améliorer leur situation ils n’auront que ce qu’ils seront capables d’arracher par leur luttes.

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