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Situation explosive en Haïti

7 février 2010, 10:31, par Robert Paris

L’ancien président américain Bill Clinton, émissaire de l’ONU pour Haïti, est revenu vendredi à Port-au-Prince en pleine agitation populaire face à la lenteur des secours, plus de trois semaines après le séisme qui a dévasté le pays.

M. Clinton est arrivé en milieu de journée au commissariat de police qui sert de siège au gouvernement haïtien depuis le tremblement de terre du 12 janvier.

Signe du mécontentement des sinistrés haïtiens, l’ancien président a été accueilli par 200 manifestants réclamant des tentes pour se loger.

"Nos enfants brûlent sous le soleil. Nous avons droit aux tentes", a lancé Mentor Natacha, 30 ans, jeune mère de deux enfants.

La manifestation a été dispersée en début d’après-midi mais une trentaine de personnes se sont à nouveau rassemblées dans la foulée. L’une d’elles tendait un portrait de l’ancien président haïtien Jean Bertrand Aristide, en exil en Afrique du Sud depuis son éviction du pouvoir en 2004.

C’est la deuxième visite à Port-au-Prince de Bill Clinton depuis la secousse qui a fait au moins 212.000 morts.

Les manifestants semblaient sans animosité à l’égard de M. Clinton, désigné mercredi par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour coordonner l’aide internationale à Haïti. Mais beaucoup d’Haïtiens reprochent à leur gouvernement de ne rien faire pour venir en aide au million de sinistrés dénombrés dans le pays.

"Le gouvernement haïtien n’existe pas pour nous", résumait Béatrice Saint-Julien, qui campe tant bien que mal au milieu des décombres en face du tribunal où dix Américains membres d’une association religieuse ont comparu jeudi pour avoir tenté de sortir illégalement du pays une trentaine d’enfants.

Leur demande de libération provisoire a été rejetée vendredi, a annoncé à l’AFP leur avocat haïtien Edwin Coq.

A Washington, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a espéré vendredi une résolution "rapide" de ce dossier. "Nous allons continuer à fournir un soutien (consulaire), comme nous le faisons toujours pour les Américains inculpés", a-t-elle déclaré à la presse.

Interrogé à ce sujet par l’AFP, son mari a déclaré que leur libération ne faisait "pas partie de (son) mandat".

Les autorités haïtiennes se sont plaintes que cette affaire ait relégué au second plan les problèmes liés à l’organisation des secours et la reconstruction du pays.

Selon Patrick Delatour, le ministre du Tourisme, désormais chargé de la reconstruction, l’Etat n’a reçu que 4.000 tentes sur les 200.000 promises.

M. Clinton a annoncé l’arrivée de plusieurs milliers de tentes supplémentaires au cours des prochains jours.

Interrogé sur le retard dans l’acheminement de l’aide au pays, M. Clinton a souligné que les institutions haïtiennes comme les organisations internationales avaient payé un lourd tribut au séisme.

"Les bureaux de ceux qui dirigent le pays ont été détruits", a-t-il rappelé. "Quant aux Nations Unies (...) elles ont perdu leur chef, son adjoint et le plus grand nombre de vie dans l’histoire" de l’organisation.

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