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Haïti : l’aide internationale à la reconstruction ... de l’Etat

4 février 2010, 09:19, par Robert Paris

Haïti. La qualité des constructions en accusation [Envoyé spécial]
3 février 2010 - 2 réactions
Des représentants de l’association Architectes de l’urgence sont à pied d’oeuvre à Port-au-Prince depuis deux semaines. D’après eux, le nombre de victimes aurait pu être divisé par quatre si les règles élémentaires de construction avaient été respectées.

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Depuis deux semaines, Architectes de l’urgence, association créée en 2001, inspecte à Haïti les grands bâtiments qui ne se sont pas effondrés pour voir, si oui ou non ils peuvent recevoir du monde en toute sécurité.

Du béton d’amateur

Guy Maronese, un des spécialistes sur place, ne parle pas de normes anti-sismiques quand il évoque les problèmes rencontrés à Port-au-Prince. Mais de règles élémentaires de construction. Cet architecte, qui a participé à de nombreuses expertises de bâtiments à travers le monde après des catastrophes, dit que ce qu’il a vu en Haïti dépasse l’entendement. Les architectes pointent du doigt de très graves manquements. Relevant de la conception du bâtiment ou des matériaux utilisés : de gros cailloux entrant dans la confection du béton ou le non-respect des proportions sable et ciment. Ou encore les ferrures affleurant à la surface des piliers ou des angles. Autre constat : les toitures de nombreuses maisons ont été renforcées en prévision des cyclones. Créant un trop grand différentiel de poids et fragilisant la base. « Si les règles basiques de la profession avaient été respectées, le nombre de victimes aurait été divisé par quatre », avance Guy Maronese. Un avis que partagent d’autres spécialistes. « Tout est à terre. Port au Prince, c’est Sarajevo ou Dresde. On a rarement vu une telle violence. »
Depuis le 15janvier, la petite équipe française épaulée par deux professionnels haïtiens a contrôlé ou mis en sécurité une centaine de bâtiments, dont de nombreux hôpitaux, dispensaires, écoles et autres lieux recevant du public. Mais aussi la grande centrale électrique de la ville qui ne peut fournir du courant que six heures par jour. « Les Haïtiens ont peur. Aujourd’hui, par exemple, nous avons inspecté un hôpital pédiatrique. Le personnel ne voulait pas réintégrer les locaux malgré l’avis de nos confrères originaires du pays. Il a fallu qu’on intervienne et qu’on signe le rapport. Ils font plus confiance aux étrangers qu’en leurs condisciples. »

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