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Editorial 17-01-2010 - Les grandes puissances s’inquiètent pour Haïti !!!

21 janvier 2010, 11:45, par Robert Paris

Dans la presse :

Les bérets noirs attaquent Haïti !!!

L’envoi de 10 000 marines en Haïti, la prise de contrôle par les USA de tous les points stratégiques, à commencer par l’aéroport de Port-au-Prince, le refus de laisser atterrir, sous prétexte de saturation, un avion français : tout semble annoncer une prise de contrôle d’Haïti par Washington.

Les parachutistes de la 82e division aéroportée de l’armée américaine ont commencé à sécuriser la piste de l’aéroport Toussaint Louverture et à débarquer du matériel lourd, sous les yeux de centaines d’Haïtiens et d’étrangers espérant quitter cet enfer.

"Nous allons nous déployer dans la ville pour aider les Nations unies et d’autres forces qui en ont besoin à fournir toute l’assistance nécessaire", a dit à l’AFP le sergent Kelab Barrieau, dans le vacarme des hélicoptères.

Les bérets noirs doivent continuer à arriver toute la journée, jusqu’à ce que le détachement atteigne "la taille d’une brigade" de plusieurs milliers d’hommes. D’ici lundi, 9.000 à 10.000 GI’s seront sur place, a indiqué le chef d’état-major interarmées, Mike Mullen.

La colère monte...

"Les gens sont affamés, assoiffés. Ils sont livrés à eux-mêmes. C’est de plus en plus dangereux. Il n’y a plus de police, les gens font ce qu’ils veulent", témoigne Léon Melesté, un religieux adventiste coiffé d’une casquette blanche "New York".

Si rien n’est fait pour satisfaire les besoins urgents de la population, tels que le manque de logements, l’accès à l’eau et à la nourriture, "on court le risque d’avoir des émeutes", a mis en garde le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, à son retour de la capitale haïtienne.

Mais les paroles de réconfort en provenance du monde entier ne suffisent pas à apaiser les Haïtiens.

"Le gouvernement nous bluffe. Il y a des millions de dollars qui rentrent mais on ne voit rien. A la tête de l’Etat, un groupe d’amis se partage cet argent", accuse Kassana-Jean Chilove, un mécanicien qui a perdu sa fille dans le tremblement de terre.

Après l’hébétude, la colère et l’impatience. Au troisième jour de leur calvaire, les survivants du séisme dévastateur de mardi commençaient à perdre leur calme, hier, face à la lenteur des secours. Car l’eau et la nourriture se faisaient de plus en plus rares alors que le thermomètre flirtait avec les 40 degrés dans ce Port-au-Prince à moitié détruit, aux rues toujours jonchées de cadavres. Une nouvelle cause d’angoisse pour les quelque 3 millions d’habitants de la capitale haïtienne, amputée d’au moins 50 000 habitants par le séisme, et tentant de soigner ses 250 000 blessés. Aujourd’hui, ce sont aussi 300 000 sans abri, qui errent dans les rues. « Tant que les gens auront faim et soif, tant que l’on ne résoudra pas le problème du manque de logement, on court le risque d’avoir des émeutes », a mis en garde le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, après avoir rendu visite à ses troupes, principal contingent des casques bleus de la MINUSTAH, la mission des Nations Unies en Haïti.

La violence des affamés

« Les gens ne peuvent pas cuisiner, ils n’ont pas de gaz, pas d’eau et n’ont pas d’endroit où se préparer à manger », a expliqué la porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), à Genève, Emilia Casella. « Pour l’instant, ce que nous avons pu faire n’est qu’une goutte dans l’océan », souffle-t-elle. Nouvelle rassurante dans ce chaos où chacun craint une explosion de violence des affamés : le principal entrepôt du PAM à Port-au-Prince, renfermant 6000 tonnes d’aide alimentaire, n’a pas été pillé, comme la rumeur l’a un moment fait croire.

« Nous sommes tous conscients que la situation empire et se tend alors que les plus pauvres attendent de l’aide », constatait David Wimhurst, porte-parole de la MINUSTAH. « La situation est très difficile et très tendue », assurait de son côté Salavat Mingaliev, chef d’une équipe russe de sauveteurs qui, vu l’insécurité, a suspendu ses recherches à la tombée de la nuit. Il faut dire que des petits groupes de jeunes armés de machettes sillonnent les rues de la capitale. « Ils prennent tout. Qu’est-ce qu’on peut faire ? » se lamente Michel Legros, 53 ans, attendant devant sa maison qu’on l’aide à rechercher sept de ses parents enfouis sous les gravats.

La police haïtienne semble avoir disparu, probablement aussi touchée par la catastrophe que le reste de la population, et le maintien de l’ordre repose entièrement sur les 3000 policiers et soldats de l’ONU, qui conseillent aux convois humanitaires de se faire escorter par des hommes armés.

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