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Quelle était la raison du génocide rwandais ? Pour les classes dirigeantes rwandaises ? Et pour l’impérialisme français ?

28 août 2014, 16:59

Quatorze ans après le génocide d’une partie de sa population, le Rwanda dénonce les responsabilités françaises. Il aura fallu attendre les travaux d’une commission indépendante, diligentés à Kigali depuis deux ans, pour que soit enfin dénoncé officiellement le scandale de la politique française qui a conduit et encadré le processus génocidaire de bout en bout, avant, pendant, après l’extermination de plus d’un million de tutsis en cent jours, d’avril à juillet 1994.

Trentre-trois hauts responsables politiques et militaires français sont visés. Ayant à répondre de crime contre l’humanité - imprescriptible.

Si Mitterrand est mort, Édouard Balladur par contre, qui était alors premier ministre, Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, François Léotard, ministre de la défense, eux sont encore vivants. Tout comme Dominique de Villepin, qui officiait aux affaires étrangères. De même que Hubert Védrine ou Bruno Delaye, qui assistaient à l’époque la présidence de la République. Mais aussi Marcel Debarge, ministre de la coopération sous le précédent gouvernement, Jean-Christophe Mitterrand, chargé auparavant des affaires africaines à l’Élysée, ou Paul Dijoud, antérieurement directeur des affaires africaines et malgaches au ministère des affaires étrangères. Ainsi que les diplomates, Georges Martres, ambassadeur au Rwanda de 1993 ou son successeur l’année du génocide, Jean-Michel Marlaud, et le représentant de la France à l’ONU, Jean-Bernard Mérimée. Eux aussi pourraient avoir à répondre de leurs reponsabilités - imprescriptibles.

Mais il y a aussi les militaires, à commencer par l’amiral Lanxade, chef d’état-major particulier du président de la République (1989-1991), puis chef d’état-major des armées, de 1991 à 1995, et à ce titre co-responsable du Commandement des opérations spéciales, conjointement avec François Mitterrand.

En deuxième place vient le général Quesnot, qui aura été chef d’état-major particulier du président de la République après Lanxade, jusqu’en 1995, considéré comme « l’officier le plus brillant de sa génération » - et comme un idéologue particulièrement convaincu dans la gestion du dossier rwandais.

Suit le général Huchon, chef de la mission militaire de coopération entre 1993 et 1995, à ce titre « employeur » des soldats qui étaient sur le terrain. Dans l’état-major parisien, le général Germanos, sous-chef des opérations à l’état-major des armées de mai 1994 à septembre 1995 est également visé.

Sur le terrain, le lieutenant-colonel Maurin, chef adjoint des opérations auprès de l’attaché de défense de 1992 à 1994, considéré comme le chef d’état-major de fait de l’armée rwandaise qui a commis le génocide. Il succédait au colonel Chollet, chef du DAMI de mars 1991 à février 1992 et qui cumulera ensuite cette fonction avec celle de conseiller militaire du président de la République, chef suprême des FAR, et de conseiller du chef d’état-major des FAR. Mais il y avait aussi le colonel Tauzin alias Thibault, qui servait de conseiller militaire de président de la République rwandaise de 1990 à fin 1993, également chef du DAMI Panda et de l’opération chimère (22 février - 28 mars 1993). Chargé d’un commandement pendant l’opération Turquoise, à Gikongoro. Et leur prédécesseur, le colonel Canovas, qui, d’octobre à novembre 1990 remplira les fonctions d’adjoint opérationnel auprès de l’attaché de défense et conseiller de chef d’état-major de la gendarmerie.

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