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Quelle était la raison du génocide rwandais ? Pour les classes dirigeantes rwandaises ? Et pour l’impérialisme français ?

12 mai 2014, 18:00

Un ancien officier belge de la Mission des Nations unies aux Rwanda (MINUAR), le colonel à la retraite Walter Ballis, a accusé, lundi, des soldats français d’avoir entraîné militairement les miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide de 1994, a rapporté mardi l’agence rwandaise d’information (ARI).

Le colonel Ballis, qui était chef adjoint des opérations à l’état-major de la MINUAR, a fait cette déclaration lors de sa déposition devant la Commission rwandaise d’enquête sur le rôle présumé de la France pendant le génocide de 1994.

« Notre cellule des renseignements faisait état de camps d’entraînement où des instructeurs français apprenaient aux Interahamwe des éléments de combat et de la guerre », a témoigné l’officier belge cité par ARI.

« Au cours des briefings journaliers, elle signalait la présence des gens du Détachement d’assistance militaire, (DAMI). Nous n’étions pas autorisés à les arrêter ou même à leur demander ce qu’ils faisaient à Kigali », a-t-il précisé.

« Une fois, (le général) Roméo Dallaire (commandant de la MINUAR, ndlr) a envoyé une patrouille après qu’il avoir reçu des informations faisant état d’entraînements des Interahamwe par des instructeurs français au nord de l’aéroport de Kigali », a relaté le témoin.

« Arrivés sur place, ils (les casques bleus de la MINUAR) n’ont vu personne », a indiqué Ballis, expliquant que les instructeurs français avaient certainement été avertis de l’arrivée de la patrouille MINUAR.

Selon lui, des soldats français sont restés au Rwanda déguisés en civils alors que leur contingent avait officiellement quitté le pays à la mi-décembre 1993.

« Certains Français, censés avoir quitté le Rwanda à la mi- décembre 1993, s’étaient déguisés en civils et ont continué à faire ce qu’ils faisaient avant. J’ai reconnu un d’entre eux que j’ai rencontré à l’Hôtel Méridien », a dit le colonel Walter Ballis, qui a affirmé avoir été surpris de constater le 09 ou le 10 avril 1994 que son uniforme de militaire belge avait disparu de l’hôtel Méridien où il logeait et en a conclu qu’il avait été volé.

Le colonel Ballis a indiqué que des témoignages faisaient état de la présence de militaires habillés en uniforme belge mais portant des bérets de l’armée française dans la nuit du 6 avril 1994 à Masaka, la colline d’où auraient été tirés les missiles qui ont abattu l’avion du président Juvénal Habyarimana.

Sans désigner explicitement les Français comme responsables de l’attentat, il a déclaré que les missiles qui ont été utilisés pour abattre cet avion n’existaient pas dans l’arsenal belge à cette époque.

« Je doute fort que les ex-Forces armées rwandaises (ex-FAR) du président Habyarimana disposaient de ces missiles, moins encore le Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion, actuellement au pouvoir), a-t-il indiqué. »Ce n’est pas la France qui a commis le génocide, ce ne sont pas les Hutus comme ethnie qui ont commis le génocide. Dans chaque groupe de personnes, il y a de malins génies. Dans les hautes sphères de la politique française, il y a eu des gens qui ont eu des idées mauvaises sur le Rwanda", a-t-il conclu.

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