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Portugal 1974-1975 : Revoluçao dos cravos ou La révolution des oeillets

18 décembre 2022, 07:59, par Manuel

Une autre chronologie des événements au Portugal

1974-75

1974

Avril
La guérilla portugaise bombarde un navire de troupes à destination de la Guinée-Bissau (9 avril). L’inflation et le chômage sont élevés alors que le régime fasciste se bat pour perdre les guerres coloniales en Afrique. Régime fasciste de Caetano renversé par les militaires (25 avril). Des milliers de travailleurs descendent dans la rue pendant la lutte, exigeant "A bas la guerre coloniale ! Liberté pour les prisonniers politiques !" Le général Antonio Spinola prend la tête du Mouvement des forces armées. Les hauts fonctionnaires du régime de Caetano ont été autorisés à quitter le pays. Les dirigeants des partis de gauche reviennent d’exil au Portugal. Le SP et le CP se joignent aux forces armées dans un gouvernement de coalition. Les travailleurs rassemblent la police fasciste dans les rues, commencent la purge de l’administration des institutions gérées par l’État.

Peut
Immense manifestation du 1er mai à Lisbonne. Des grèves dans la production alimentaire, les transports et les industries manufacturières balayent le Portugal. Spinola attaque les grévistes ; CP appelle certaines grèves "d’inspiration fasciste". Les mouvements révolutionnaires combattant dans les colonies africaines du Portugal rejettent l’appel de Spinola au désarmement. Spinola devient président (16 mai), reçoit la première visite diplomatique de l’ambassadeur américain. Une manifestation de 6 000 personnes à Lisbonne exige que les troupes portugaises quittent l’Afrique (25 mai). Le général de l’armée de l’air Carlos Galvao de Melo menace que l’armée "ne tolérera pas les frappes massives".

Juin
La censure gouvernementale réimposée. Le rédacteur en chef de gauche Luis Saidanha Sanches arrêté pour avoir prôné la désertion des troupes portugaises en Afrique. Les forces armées prennent le contrôle total de la radio et de la télévision publiques (19 juin). Le Cabinet (y compris le SP et le CP) publie un décret interdisant d’inciter à la désobéissance militaire, aux grèves, aux manifestations non autorisées ou d’offenser le président, les membres du Conseil d’État ou le cabinet. Le chef du SP et ministre des Affaires étrangères, Mario Soares, assiste à la conférence de l’OTAN à Ottawa. Nixon visite Spinola aux Açores.

Juillet
Spinola nomme un ancien membre du cabinet fasciste comme ambassadeur à l’ONU, provoquant de grandes manifestations de rue. Spinola confine les troupes de gauche dans des casernes (6-7 juillet), envoie des troupes considérées comme de droite pour briser la manifestation de gauche. Loi de "réforme économique" publiée (6 juillet) qui limite le droit de grève, renforce la propriété privée, encourage les investissements étrangers. Des milliers de fonctionnaires manifestent contre la loi (8 juillet).

Août
Spinola annonce que Portual est prêt à "accorder" l’indépendance aux colonies africaines, mais insiste pour que les guérilleros déposent les armes. Les groupes de guérilla continuent la lutte ; La Guinée-Bissau et le Mozambique font des plans d’indépendance, le Portugal étant incapable de monter une offensive là-bas.

Septembre
Le rassemblement de droite convoqué par le président Spinola au nom de la "majorité silencieuse" est annulé après que des ouvriers, des paysans et des soldats armés ont érigé ensemble des barrages routiers à Lisbonne (27 septembre). Spinola démissionne (30 septembre).

1975

Janvier
Bourgeoisie, avec le soutien du SP, fait campagne contre la loi pour unir les syndicats en une seule fédération du travail. Le gouvernement accepte l’indépendance politique de l’Angola, abandonnant les demandes de désarmement des Angolais avant la négociation (15 janvier). L’accord prévoit que trois mouvements angolais - MPLA, FNLA et Unita - partagent le pouvoir après l’indépendance officielle le 11 novembre 1975. Les troupes portugaises resteront en Angola pendant trois mois après cela. Convention néo-fasciste à Porto brisée par les gauchistes (25 janvier).

Mars
La tentative de coup d’État fasciste par des officiers de droite est contrecarrée par une mobilisation totale des ouvriers et des militaires progressistes, le PC jouant un rôle de premier plan dans l’appel des ouvriers (11 mars). Spinola s’enfuit en Espagne. Presque toutes les banques sont nationalisées (15 mars). Le premier ministre Goncalves assure aux hommes d’affaires que le gouvernement n’a pas l’intention de nationaliser toute l’économie. Ouvriers et soldats se joignent à une immense manifestation en l’honneur du soldat tué lors du coup d’État avorté. La junte interdit deux partis de gauche et un parti de droite des prochaines élections (18 mars). L’ambassade des États-Unis, Ford, Kissinger font tous des menaces contre le Portugal. Cinq pays de l’OTAN mettent en garde le président portugais da Costa Gomes contre « faire du Portugal un pays communiste ».

Avril
Les élections à l’Assemblée constituante donnent au SP 38 %, aux Démocrates populaires 26 %, au CP 13 %. Les partis du centre (SP et PD) avaient profité de l’interdiction gouvernementale des chrétiens-démocrates de droite. L’Église catholique a fait campagne contre la gauche, menaçant d’excommunier les votants communistes.

Mai
L’impérialisme américain intensifie sa campagne contre le Portugal. Ford attaque le "basculement vers le communisme" lors d’une réunion de l’OTAN, puis rend visite à Franco en Espagne. L’Allemagne de l’Ouest offre une "aide" au Portugal s’il maintient la "démocratie". La junte portugaise arrête des centaines de membres du MRPP maoïste.

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