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Tract du premier mai

2 mai 2009, 03:27, par Frédéric

Il est bon votre tract Premier mai. On y trouve un juste équilibre, pour présenter les effets du fonctionnement aberrant du capitalisme, entre les facteurs « recherche du profit » et « maintien de la domination », facteurs qui sont indissociables pour bien appréhender la crise structurelle.
Il ouvre la réflexion et appelle à l’action. Les marxistes seraient-ils "bons" en raison inverse de leur nombre et de leur influence (hormis les hystériques sectes insignifiantes) ? SMILEY
Cette phrase :
"Si le Capital refuse de fournir un salaire au Travail, les travailleurs doivent se passer du Capital pour faire fonctionner la société. ", eh bien l’anarchiste que je suis (devenu, en vieillissant) peut la signer.

La perspective de comités de travailleurs, en référence à La Commune, est juste. Pour plusieurs raisons :
1 nous ne sommes pas, ne serons pas étrillés par « la crise » en général mais par la classe capitaliste et ses valets luttant pour la continuation de leur domination.
2 les confs sont durablement comateuses et feignent de nous faire croire à un pseudo « intérêt général », à des accords acceptables, aux vertus de la négociation, pour se survivre à elles-mêmes (postes dégagés de la production).
3 Dans ces conditions pourquoi chercher à les déborder ? On ne redonne pas vie à un cadavre... Or, nos forces à nous sont intactes, même si totalement sous-employées, ignorées. (1)
4 Même le parti de Besancenot est mort-né, autosacrifié sur l’autel du capital, cf. ses déclarations paniquées concernant la faillite généralisée des banques.
5 Inévitablement, les réflexes de classe, y compris les réflexes élémentaires d’auto-défense et d’action directe, vont se propager dans la classe travailleuse : non-réponse des bureaucraties, développement de la crise, un nombre important de militants dispos, expérimentés, dévoués... vocations nouvelles.

L’alternative consistera donc à construire par secteur et localement une réponse au système en faillite (contradictions du système) et pourtant destructeur (maintien de la domination). Cette réponse sera organique et tendra naturellement à être opératoire.

Des soviets partout ! ( oui, mais sincèrement...)

L’apprentissage de ces comités s’effectuera à travers l’organisation de la lutte et la solidarité concrètes, c’est à dire en raison même de leur apparition !
S’opposer aux licenciements (et pas se contenter de les interdire par la loi dans la perspective d’une économie type capitaliste d’Etat), occuper les boîtes (public, privé), organiser la solidarité (bouffer, quoi !), s’opposer aux expulsions (moratoire général sur l’endettement populaire), auto-réduction des loyers, procéder aux approvisionnements, assurer la sécurité...
Allez, on saisit bien par quel processus, ces comités, fédérés entre-eux, prendront en main leur propre destin et partant celui de la société. Ce ne sera pas un dirigeant ou un parti, par souci tactique, qui lancera : « tout le pouvoir au soviet ! ». D’ailleurs, ce ne sera pas du « pouvoir » en général dont il s’agira, mais de la capacité à agir, à coordonner nos actions. En clair, on nous refera plus le coup de la tchéka - mandatée par quel soviet de base, déjà ? ni Kronstadt.

Nous devons nous pénétrer de l’idée que l’économie ne repartira pas sans révolution sociale, ou alors ce sera sur un champ de ruines. « Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes ! » Or, la révolution sociale ne passera pas par l’envoi de M. Besancenot ou de Melle Arthaud au Parlement européen. C’est du temps perdu, des énergies gâchées, des illusions transposées, prolongées. (Il faudrait développer plus longuement sur la vielle antienne de LO : les élections comme prétexte pour propager « nos » idées, rare moment où les prolétaires s’intéressent à la politique, etc. Elle recèle au fond pas mal de mépris et d’aristocratisme...)

Une remarque.
Si l’on projette le même contenu dans ces comités, alors vous établissez selon moi une discontinuité non justifiée entre un programme de défense immédiat ( défensif) et l’activité révolutionnaire transformatrice (programme offensif).

Etes-vous ouvert au débat ?

Peut-être une période s’ouvre-t-elle devant nous où le meilleur de la théorie marxiste peut se mêler avec les plus féconds principes anarchistes... non pas dans une synthèse dogmatique, mais dans l’exercice-même que notre condition nous commande : la lutte de classe !

Frédéric

(1)ce point ne signifie en aucun cas qu’il faut déserter les syndicats. Nous pouvons nous les réapproprier à la base, les faire vivre – plutôt revivre - dans la perspective de ces comités à construire.

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