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Nouvelle crise mondiale et limites du capitalisme

26 octobre 2008, 21:29, par Robert Paris

Mes amis de « Matière et révolution », je vous rapporte notre discussion :

BONJOUR L’AMI,

BONJOUR L’AMIE

1...l’ami, dit-moi ça fait plusieurs semaines que tous les médias et tous les gens parlent de crise financière, mais c’est quoi une crise ?

R...une crise c’est le produit d’une contradiction entre deux ou plusieurs choses qui ne se supportent pas, se repoussent, mais et pourtant sont condamnés à rester ensemble, imbriquées l’une dans l’autre, qui forment un système jusqu’à une certaine limite et pendant un certain temps, jusqu’à ce que cette contradiction prenne un tour violent. Par exemple, l’organisation du monde aujourd’hui est le système capitaliste : un ouvrier comme toi ou une ouvrière comme moi travaillant dans sa boite peut être licenciée et se retrouver à la rue, sans rien, que ce dernier aime ou n’aime pas son travail. Ton emploi n’était pas à toi. La crise montre que même ton compte en banque n’était pas vraiment à toi puisque, si la banque fait faillite, l’Etat aide les financiers, mais, si banque est fermée, c’est avec tout ce que tu as pu épargner qui est disparu pour toi ; si tu perd ton emploi, il n’y a plus d’embauche possible, et tout ce cauchemar impensable et contradictoire fonctionne dans ce même système organisé par les hommes à un moment donné de leur histoire. Un autre exemple, c’est toi, c’est moi, un système formidable, une structure biologique organisée, mais dont la mort est complètement imbriquée dans la vie. Aucun système n’est éternel et aucune structure ne peut s’étendre à l’infini. Si le système a atteint ses limites, il est comme un être vivant : tout va s’effondrer assez vite. C’est une crise de tout le système en réalité. C’est mensonger de dire que la crise est seulement financière, donc cette prétendue crise financière est une crise systémique tout court.

2....mais l’amie ce que tu dis est grave, et même il faut absolument que tous les organisateurs du monde politique, économique et social voire culturelle, etc, se réunissent dans les grandes capitales du monde pour trouver des solutions, pour le moraliser, pour aider les banques, les grandes entreprises, à ne pas disparaître, bref pour que le système fonctionne car, si la situation est grave, les conséquences sur ma gueule et ta gueule peuvent être catastrophiques du jour au lendemain ?

R....OUI l’ami c’est peut être grave mais, pour savoir pour qui, il faut partir de quelques réalités qui sont :

1 tu penses que les Etats actuels sont là pour ta gueule ? Eh bien tu rêves.

Non ! Ces Etats-là sont, de bout en bout, au service de la classe dirigeante. Ils peuvent faire semblant et même dire que c’est pour toi qu’ils agissent aussi, qu’il servent tes intérêts, qu’un Etats et ses chefs c’est pour tout le monde. Cela trompe qui le veux, mais tu peux constater que, si un chef d’Etat de n’importe quel pays au monde se déplace d’un bout du monde à l’autre, c’est pour 3 raisons : vendre des biens des riches, acheter des bien des riches ou s’attaquer à un problème en rapport avec la lutte contre la classe ouvrière.

2 Tu penses que les entreprises sont a toi ou, au moins, sont là pour toi : pour que tu travailles, pour que tu consommes ? Tu rêves :

Non, ces entreprises ne sont pas là pour toi. Elles ne peuvent qu’à condition de mettre en cause l’appartenance de ses propriétaires actuels. En termes clairs, une terre, une usine, etc, etc… est à celui qui la travaille et non à celui qui profite de ces richesses sur le dos des travailleurs ? Oui, sur ce plan ton rêve peut devenir réalité, si tu te donnes les moyens de comprendre le fonctionnement du système

3 Tu penses que les chefs d’Etat travaillent pour toi en se réunissant tous les jours, par ci et par là ? Tu rêves.

Non, mon cher ami, il travaille pour les riches, pour sauver le grand capital qui est dans un état comateux, parce que il est arrivé au sommet de ses possibilités d’agrandissement par accumulation et il s’effondre tout seul. Non, mille fois non, il ne travaille pas pour toi. Pour t’en assurer, c’est facile : déclenche une bonne grève dans ta boite et tu verras si ces Etats et leurs corps d’armée sont là pour toi ou pas.

4 Tu penses que leurs banques sont la tienne ? Tu rêves.

Non, mon cher ami, pour toi, dans ta tête, parce que c’est courant de dire « ma banque » autour de nous, il est fréquent de ne pas comprendre à qui appartient le monde. On pleure, comme beaucoup d’entre nous en ce moment : « ho la la, comment ça se fait que rien n’est fait pour nous, les ouvriers et les travailleurs en général, que l’Etat voit la paupérisation partout mais ne fait rien, alors qu’il débloque des sommes inimaginables par centaines de milliards d’euros pour sauver des banques et d’autres grandes entreprises ? Parce que tous les Etats du monde sont pour les riches. Toi qui travaille pour ton patron, regardes autour de toi et dit moi, depuis la naissance du capitalisme, quelles usines, quelles banques, quelles grandes propriétés ne sont pas aux capitalistes et ne sont pas défendues par des Etats qui se disent pourtant démocratiques ?

5 Tu penses que les organisations politiques, économiques, associatives, syndicales, que sais-je, actuelles sont là pour nous défendre, nous les travailleurs et les sans rien ?
Tu rêves.

Non, là aussi tu te plantes : nous, les ouvriers, on se réclame de toutes ces organisations pour un milliard de raisons. Nous disons et pensons que ces organisations nous défendent et qu’elles sont là pour nous, etc, etc… C’est quelque chose qui existe dans nos têtes mais n’a rien à voir avec la réalité. La réalité est qu’il nous haïssent en tant classe et nous mentent pour qu’on mange bien la soupe empoisonnée du réformisme ; par exemple, ces quelques mensonges à la mode en ce moment mis en avant par tous les chefs d’états, les chefs syndicaux, les chefs de l’économie, les chefs associatifs : c’est qu’il faudrait moraliser le système capitaliste, plus jamais de magot pour les chefs d’entreprises qui s’en vont, plus jamais de corruption, bref plus de contrôle, etc, etc… Mais, mon cher ami, tant qu’il y a de l’argent il y aura toujours de la corruption, tant qu’il existera d’achat et de vente ; il y aura des magots emportés tant qu’il y aura des sans rien qui n’ont que leur force de travail et ceux qui ne travaillent absolument pas et qui ont toutes les richesses du monde ; c’est mensonger de dire qu’il peut y avoir quelque chose de moral dans ce système et figures-toi que toutes ces idées sont mises en avant pour qu’on les accepte et pour ne jamais se battre contre leur ordre mondial.

3....oui, mais l’amie, je suis tout seul, dans mon coin de travail chez moi, etc, etc… et tu me poses tous ces problèmes comme si j’étais coupable, de près ou de loin, responsable de tout ça, même si moi je reste persuader que non je ne suis pour rien mais admettons que oui, tu propose quoi concrètement sachant que tu détestes ce mots concret et moi j’aime ce mot par ce que je vois mal ce que je peux faire, ou dire, lire, ou discuter ?

R....distribuer, et défendre les idées de ce papier à des amis. Tu m’as toujours dit que je te gavais avec ce site qui s’appelle matière et révolution parce que toutes mes idées tirent leur source de ce site, et vu que tu aimes bien l’informatique tu pourras directement écrire en répondant sur tous tes désaccords ; mais je sais que tu as tellement peur de savoir que ça ne m’étonnerai pas que tu n’y aille pas. Cependant, si tu y viens, tu verras que le débat, c’est du concret et cela permet de retourner discuter autour de soi et d’alimenter les débats.

Je termine en citant ce texte écrit par un révolutionnaire il y bientôt 80 ans et qui en dit long sur les problèmes actuels :

« Ce n’est pas une crise de conjoncture, mais une crise sociale. Notre parti peut jouer un rôle important. Ce qui est difficile pour un jeune parti évoluant dans une atmosphère lourde de traditions précédentes d’hypocrisie, est de lancer un mot d’ordre révolutionnaire. « C’est fantaisiste ». « Ce n’est pas adéquat en Amérique ». Mais il est possible que cela changera lorsque vous lancerez les mots d’ordre révolutionnaires de notre programme. Il y en a qui riront. Mais le courage révolutionnaire ne consiste pas seulement à être tué, mais à supporter le rire de gens stupides qui sont en majorité. (...)

Question : L’idéologie des ouvriers ne fait-elle pas partie des facteurs objectifs ?
Trotsky : (...) La mentalité c’est l’arène politique de notre activité. Nous devons donner une explication scientifique de la société et l’expliquer clairement aux masses. C’est là la différence entre le Marxisme et le Réformisme. »

Salut les amis

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