mardi 4 décembre 2018
On pourrait croire que Besancenot a appelé la classe ouvrière à la grève générale aux côtés des gilets jaunes mais ce serait un contresens. Il a tenté de sauver le crédit des appareils syndicaux en affirmant qu’une journée d’action syndicale, si elle est réussie, serait plus importante que les gilets jaunes, et redonnerait la main aux appareils syndicaux complètement débarqués par le mouvement actuel, ce qui est exactement l’inverse de donner une perspective au mouvement !!!
Propos tenus par Besancenot pendant son interview :
"On se passerait bien du degrés de tension actuel"…
"Moi, qu’il y ait des barricades de temps en temps, ça ne me dérange pas "…
Ah bon le climat semi insurrectionnel pose un problème à Mr Besancenot ?
"Ce qui manque actuellement, c’est qu’on soit des millions au moins une journée. Et c’est l’appel (...) que je voudrais lancer en direction des organisations du mouvement ouvrier, notamment syndical (...). C’est qu’au moins une journée, on s’arrête tous (...)."
Pourquoi une journée ? Eh bien, parce que c’est exactement l’objectif que défendent sans cesse les bureaucraties syndicales !!!
Besancenot affirme cela alors que, pour la première fois depuis le CPE en 2006, un mouvement de lutte spontané, une explosion de colère, est capable de faire reculer un gouvernement capitaliste, alors qu’il le peut car depuis le début ce mouvement a démarré hors de la tutelle réformiste des syndicats intégrés à l’appareil d’Etat et utilise des méthodes de luttes qui permet de se faire craindre des classes dirigeantes... tout en refusant d’aller des négocier avec ce gouvernement pour toute une frange du mouvement et pour l’autre que les négociations soient publics et non à huis clos comme avec les syndicats.
Et Besancenot plutôt que d’appuyer ce qui fait la force de ce mouvement c’est à dire l’auto-organisation et de se représenter soi même en appelant les travailleurs à constituer leur propres comités de lutte et se fédérer tout en se mettant à la tête de la révolte des gilets jaunes, il préfère encore une fois s’en remettre aux directions syndicales qui nous mènent de défait en défaite.
Besancenot, au même titre que la CGT et le gouvernement, a peur de la révolution sociale. Il se montre d’abord solidaire des appareils syndicaux qui, eux, se montrent solidaires de l’appareil d’Etat et de l’ordre social !!!
Et faut-il rappeler les manifs de millions de travailleurs de ces dernières années encadrées par les syndicats ? le gouvernement n’en n’a pas eu peur.
Etonnantes aussi les déclarations de Besancenot sur la police :
"On est dans une situation ou ce ne sont pas les forces de l’ordre qui vont pouvoir régler cette situation. On ne va pas demander aux forces de l’ordre de contrôler une situation qui est devenue de toute façon incontrôlable. Et si Macron (...) prenait (...) la parole pour nous annoncer l’Etat d’urgence. On ne ferait que jeter de l’huile sur le feu".
Besancenot serait devenu conseiller de Macron pour lui déconseiller cela.
A croire que Besancenot veut le retour au calme et un mouvement bien gentil qui soit encadré par les réformistes. On se souvient qu’il s’était déjà solidarisé avec la gauche réformiste discréditée dans les urnes en appelant à l’union de la gauche !!!
On pourrait se dire que, quand même, Besancenot est radical puisqu’il est solidaire des gilets jaunes ?
Pas du tout ! Il affirme qu’ils sont inefficaces : "C’est pas la population et les ronds-points qu’il faut continuer à bloquer, c’est l’économie et les institutions."
On avait bêtement eu l’impression que les gilets jaunes, contrairement aux mobilisations syndicales chères à Besancenot, avaient bien plus bloqué l’économie et les institutions que les journées d’action des bureaucraties !!!
D’ailleurs, pourquoi prétendre que le but de la lutte serait de bloquer au lieu de montrer que le but est d’organiser la classe prolétarienne ? Besancenot est si loin des idées révolutionnaires qu’il ne le sait plus !!!! Ce qui est révolutionnaire, c’est la formation partout de comités de piquets, de comités de lutte dans les entreprises et les quartiers !!!
Pour Besancenot, comme pour Lutte Ouvrière, ce qui est important c’est la journée d’action de la CGT le 14 décembre, une CGT qui se garde bien de parler des impôts et ne veut se mobiliser que sur les salaires, afin de diviser le mouvement actuel !!!